Sommaire de ce cinquième numéro de DesignFlux :
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Shynola (10mn 35 – Clip Moove your feet, - Clip Good Song) : Rencontre de l’animateur Chris Harding et de l’illustrateur Jason Groves, membres du talentueux collectif londonien Shynola qui se distinguent par l’originalité de leurs clips vidéos notamment pour Radiohead et Blur.
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Mikros image de Emmanuel Dumont (mutation, 11mn 52 – 20 ans d’innovation visuelle, 10mn 36 – Le pouce, 8mn 51 – Les boni) : Une compagnie de post-production française vieille de 20 ans et au porfolio très fournit.
- une interview de
Addikt (7m 45) : studio néerlandais, créateurs de publicités sur le marché hollandais pour des clients comme Vodafone Pepsi, Canal+, Bacardi, Tomtom et bien d’autres.
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Le Fresnoy (11mn 42) : Une présentation de cette école fleuron de la France culturelle et artistique. À Tourcoing, découverte avec Eric Prigent et Frédéric Papon du Fresnoy, centre de formation, de recherches et de production dans tous les domaines artistiques de l’image et du son.
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Web-jaying (4mn 34) : Une plongée dans les avancées discrètes de l’art numérique qui semble donner raison à la vision future du motion design vers le narrowcasting selon Addikt.
Les actus (13mn 12):
- Le coffret dvd de l'oeuvre intégrale de Norman McLaren. En visionnant les expérimentations de Norman McLaren, on reconnaît la dette que Jan Kounen a envers cet auteur pour son court-métrage Gisèle Kérosène réalisé avec le procédé du pixeling
- « Les réanimations » de Blanquet, auteur de bande dessinée qui a su donner du mouvement à son univers décalé.
- Le dvd « copy nature » de Kurokawa qui marie parfaitement l’image et le son dans un micro-univers d’abstraction digitale.
- Le livre « on Air » qui retrace l'activité de producteurs de films animés de la chaîne MTV.
- Enfin nous avons ramené du Festival international de l’affiche et des arts graphiques de Chaumont quelques moments clés.
Critique subjective :
Comme cela avait été initié sur le numéro précédent de DesignFlux, le DVD commence par une petite séquence animée d’un exotisme charmant qui montre cette fois des fourmis transportant des feuilles sur une branche ; une des feuilles se transformant en logo DesignFlux. Ensuite, on découvre deux membres du créatif Shymola qui confie avoir eu de l’ambition après avoir réalisé trois clips vidéo en constatant qu’il était après tout possible de faire carrière dans ce domaine. Leur envie de faire un clip pour radiohead est devenu réalité et ils ont pu travailler avec le groupe Blur.
Shynola ne s’épargne rien et en particulier un clip en pixel art style Atari pour Junior senior, ayant adhéré au concept déjà refusé par Jamiroquai ou les chemicals brothers. Le collectif fait l’amère constatation de la baisse des crédits pour financer les clips vidéo, ce qui les a conduit à suspendre la création de clip en espérant de meilleurs jours.
On fait un crochet en France avec
Mikros Image, une compagnie de post-production vieille de 20 ans et au porfolio très fournit dotn vous avez probalbment vu les réalisations sans le savoir. On y retrouve un concentré de compétences impressionnantes dans le domaine de l’audiovisuel. Les responsables des effets spéciaux, du département 2D et 3D ou le responsable marketing livrent un regard éclairé et lucide sur les évolutions de la création audiovisuelle au niveau technique. Gilles gaillard retrace 20 ans d’innovation visuelle de l’animation, de l’art vidéo et du motion graphic design. Un document de qualité par l’information historique sur les techniques à l’œuvre depuis 20 ans. On retrace ainsi l’apparition de logiciel comme Maya, le Flame ou Arnold, le moteur de rendu en illumination globale jusqu’à l’approche très contemporaine de génération de structure complexe graphique par le code. On suit aussi la création du pouce de la publicité société générale, du modeling au rendering en passant par le skinning, le dépliage des UV ou le mapping. Presqu’un cours d’introduction à la 3D.
Après cette impressionnante visite de la compagnie Mikros image, le studio néerlandais
Addikt, créateurs de publicités sur le marché hollandais pour des clients comme Vodafone Pepsi, Canal+, Bacardi, Tomtom et bien d’autres nous entraînent dans leur univers hyper graphique. Addikt existe depuis 12 ans, anime tout ce qui est graphique avec le plus grand pragmatisme qui semble leur réussir. Les deux créatifs pensent que le motion graphic design va se diversifier dans les cinq à venir vers le narrowcasting (diffusion ciblée et plus spécialisée pour certains médiums ou supports spécifiques). Vision prospective voire prophétique peut-on supposer.
De manière assez logique, la présentation de Le Fresnoy, l’école fleuron de la France culturelle et artistique précède celle du projet de performances web WJs (Web-jaying) instigué par l’artiste Anne Roquigny. Avec le Webjaying, on fait une plongée dans les avancées discrètes de l’art numérique qui semble donnée raison à la vision futur du motion design cers le narrowcasting selon Addikt. Après Josuah Davis et son art making machine ou l’art numérique de John Maeda, DesignFlux confirme son intérêt pour un format DVD-magazine très ouvert et large sur l’éclectisme du motion graphic design. WJs est un logiciel et dispositif de performance qui permet de mixer en temps réel la matière en ligne : sons, images, textes, et de jongler avec les flux du réseau et les bases de données. Tels les DJs pour la musique ou les VJs pour l’image en mouvement, les WJs utilisent l’Internet comme un disque dur géant et jouent avec le public en spatialisant sur différents écrans leurs parcours visuels et sonores.
Verdict :
Après les efforts importants d’améliorations menés sur le quatrième numéro de DesignFlux, le cinquième numéro valide les choix opérés précédemment tout en proposant clairement une ligne rédactionnelle générale mettant en avant la cohérence du DVDmagazine. On sort de la zone de fondation de DesignFlux qui semble désormais s’acheminer vers un format consolidé, techniquement maîtrisé et proposant des contenus digne d’intérêt.