DVDvision n° 32

Laissons la parole à un des rédacteurs du magazine présentant on ne peut mieux les courts métrages.


A  la collection de beaux DVD faits mai­son du beau magazine que vous tenez entre les mains s'ajoute avec ce numé­ro un spécial "courts-métrages" qu'on vous invite vivement à placer dans votre lecteur. Car plus que la gloire (souvent éphémère) et l'ar­gent (quel argent ?), la plus belle récompense du court-métraciiste est d'être vu, diffusé, cri­tiqué. Sur les sept films présentés ici, six méri­tent amplement l'appellation "court". Par choix, pour une raison (financière) ou autre (case de diffusion), ils n'excèdent pas les sept minutes et exploitent chacun à leur façon cet­te contrainte. Seul film d'animation, Lo, un jour il y aura la nuit, d'Olivier Brut, épouse la forme de "l'histoire racontée aux enfants". La voix off de Marie Trintignant se pose sur un dessin élégant mis en valeur par des cadres à géométrie variable. Dans un style lui aus­si poétique (mais à déconseiller aux enfants), La lune se couche, de Areski Ferhat décrit une étreinte mystérieuse dans une voiture ent­re deux jeunes mariés. Un exercice de styles, visuel et narratif, qui n'est pas sans évoquer Crash. Guedin de Fredy Busso et Good Dog d'Antoine Raimbault donnent dans le regist­re du "film à chute". Dans le premier, un fais­ceau lumineux rouge traque deux proies rapi­dement prises au piège, mais le "Predator" ne vient pas de l'espace. Dans le deuxième, un garçon seul chez lui par une nuit d'orage cher­che réconfort auprès de son chien. Manoir, boîte à musique, monstre tapis dans l'ombre, prédominance du hors champ... Le jeune réali­sateur peut en remontrer aux affreux adapta­teurs sur grand écran de Resident Evil le jeu. Issus de la même collection "Chambre 13" (un couple, une chambre, cinq minutes), Le Phénomène de la mort sans fin, de Philip­pe Monpontet, et Amor, de Myriam Donna­ sont deux réussites du format court. Le Phénomène... applique avec brio le principe d'Un jour sans fin à un crime passionnel. Admirablement scénarisé par Eric Fendler, Amor parvient lui à tisser une intrigue pleine de rebondissements, propre à décourager les couples adultères à sabrer le champagne.


Ni du sous-Mann, ni du sous-Lynch

Enfin, Les Ombres d'Alexandre Nahon tient le rôle du film atypique de cette sélection. Dans un cinémascope de haute tenue, avec des comédiens d'horizons divers et des figures classiques placées dans un cadre marqué par l'art contemporain, Les Ombres se rappro­che dans la forme comme dans le fond d'un long métrage dont il pourrait d'ailleurs cons­tituer la troisième et dernière partie (libre à vous d'imaginer les deux précédentes). Ancré dans le polar "à la Michael Mann", Les Omb­res dégage une atmosphère "à la David Lynch", le miracle étant que le résultat ne res­semble ni à du sous-Mann, ni à du sous-Lynch. Stimulé par les références, et jamais écrasé par leur poids, le réalisateur réussit l'exploit de prendre sans forcer, de façon tout à fait naturelle, la "pose" exigée par le meilleur ciné­ma de genre. Pour en savoir plus sur cette sélection de courts-métrages, des commen­taires audio, une featurette et un sujet "réali­sateurs" sont au menu. À table !

Guillaume Novak


Sommaire du magazine :


06 C'était demain

Tous les titres prévus bientôt peut-être.

10 Télégrammes

12 Agenda

14 Audiovision

Marianne Faithfull, Gorillaz, MC5... rock on !

 

16 Séries TV  The Osbournes débarquent en numérique.

20 Hors-champ   Le meilleur des DVD sans films dessus.

22 DVDvisionnage  James Bond 007 et tout l'accu DVD

40 Entretien avec... Le réalisateur Marin Karmitz.

44 ActualitésDantec, Pinoteau, Garcia...

52 Signes

58 Cinéma de Quartier / J.P Dionnet 66 Shaolin Soccer / Le Roi singe 72 Richard Fleischer

78 Classiques démodésDe Brazil à Rusty James, les classiques ne sont pas épargnés par le passage du temps...

84 Zone imports Kronos, Brian Clemens...

104 Cinévision X-Men 2, Matrix Reloaded...

112 Bibliovision Si Frédéric Ferney nous lit, qu'il nous invite à son émission...

113 Anciens numéros

114 Videogames L'actualité des jeux vidéo.

115 Abonnement

116 Technovision Le shopping high tech mega branché du journal.

122 vision X Café Flesh, ou le vrai cinéma X.

124 La jaquette du DVD. Collector !

115 Abonnement bis

126 Décompression Nos lecteurs nous écrivent.

128 InclassablesCe mois ci, Tristam part en guerre !

On notera le soin apporté à ces courts métrages. Surtout Les ombres qui se rapprochent le plus d’un vrai télécinéma. La compression est parfaitement maîtrisée et la qualité vidéo dépend bien sur du budget de chaque réalisation. Mais dans l’ensemble l’image est de bonne tenue et le contraste est bien géré.

On a le droit à un bon prologic et même à du DD ou du DTS sur le court métrage Good Dog. Ce dernier décape et les basses sont lourdes. Selon les courts métrages , la qualité diffère mais les dialogues restent intelligibles et de temps à autre une ambiance jaillit.

Menu et interactivité

Les menus sont graphiquement très sombre et glauque dans l’esprit. *Un petit riff de guitare classique vient relever le tout. Un menu qui pourrait servir d’exemple à d’autres, bien plus onéreux


Bonus


Commentaire audio : Chaque court métrage est accompagné d’un commentaire audio du réalisateur.




Featurette : Intitulé derrière les ombres, c’est un journal de tournage du court métrage Les ombres




Interview des réalisateurs : Cette interview est une interview thématique, une question générique est posée à tous les réalisateurs qui répondent les uns après les autres. Par exemple : Quelle est la difficulté de ce genre d’exercice ? Combien de temps vous a –t-il fallu pour réunir le budget ? Ce qui donne un coté très dynamique à l’ensemble