Leslie et Renard, deux jeunes glandeurs de banlieue parisienne, trouvent un mystérieux objet sur un chantier de la future ligne de métro du Grand Paris. Artefact, talisman antique, ou relique d’une civilisation disparue ? Persuadés d’avoir trouvé la poule aux œufs d’or, les deux amis mènent l’enquête, avec les moyens du bord, le temps d’une folle nuit aux quatre coins de l’Île de France.
Premier Film présenté à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) du Festival de Cannes, une énième section parallèle où sont présentés des films indépendants afin de bousculer les normes établies par le Festival ou par le système cinématographique. « Grand Paris » de Martin Jauvat, qui signe là son premier long métrage, fut donc de la sélection. Cet autodidacte, amateur du cinéma de Lucas et Spielberg, qui a déjà une bonne liste de courts-métrages derrière lui, a décidé de nous raconter l’errance de deux héros persuadés d’avoir trouvé un artefact d’une valeur inestimable et qui vont chercher à en déceler les secrets.
Simple dans son écriture, dont le scénario est signé du réalisateur lui-même, est l’occasion de parler d’amitié, de banlieue, d’ennuie, et de rendre hommage à ce cinéma qui l’a nourri toute son adolescence. Ce qui est intéressant, c’est que cet autodidacte, qui a grandi à Chelles en Seine et Marne a décidé de mettre en valeur des lieux de la banlieue Parisienne que le cinéma ne montre jamais et d’en faire le cœur de son histoire. Cela donne un scénario improbable, une série de portraits de personnage à la fois drôles et tendres, mais surtout jamais de clichés sur la banlieue, sa violence ou son chômage latent. Ici, le réalisateur fait le pari de la poésie, de la comédie et rien de plus. Mais un choix qui suffit à séduire le spectateur.
Car la mise en scène s’amuse des codes, et offre même un final aux allures de Spielberg, mais surtout ne va pas dans la complication, que ce soit par choix personnel ou par la force d’un budget serré. Il n’empêche le film sonne entre professionnel et amateur, mais ne sonne jamais faux et nous entraine dans une intrigue simplement mise en scène comme els personnages qui le compose. Il est bon parfois, dans ce monde cinématographique qui a tendance à chercher la sophistication à tout prix, de pouvoir respirer avec un film comme celui-ci.
Un seul regret tout de même, une lumière pas toujours bien tenue, particulièrement en extérieur, qui laisse baver la luminosité et peut gêner le spectateur. Mais la distribution à commencer par le duo Mahamadou Sangaré (Le Monde est à toi) et Martin Jauvat qui fonctionne à merveille. Et même si le réalisateur confie ne pas être un comédien, mais s’être amusé à l’être, il se laisse guider par son acolyte dont on sent tout le potentiel. Ajoutez à cela la présence au générique de William Lebghil (Yves) et l’on comprendre que ce petit film indépendant a tout pour plaire et qu’il va faire dans la simplicité mais dans la maitrise tout de même.