Tout juste sortis de leurs études, Félix et Vincent sont deux jeunes bras cassés de la côte Atlantique qui galèrent à trouver leur place dans le monde du travail… et dans la vie en général. Les deux amis décident alors de recruter une équipe de « spécialistes » pour transformer une épicerie de quartier en business nocturne le temps des vacances. Rassurez-vous, rien de tout ça n’est complètement illégal…
Bon, voilà un choix cornélien, car, par principe je préfère dire du bien de premiers films, même s’ils ne sont pas parfaits, mais ne serait-ce que pour le fait de s’être lancé dans une telle aventure qui nécessite, tout de même, un certain courage et un vrai pouvoir de persuasion envers les financiers, qui sont à souligner et qui méritent tout le respect. Alors, de ce côté-là, « Presque Légal » peut entrer dans cette catégorie, tant le pitch était risqué. D’ailleurs, le réalisateur Max Mauroux a utilisé comme exemple, la bande de Philippe Lacheau (Baby-Sitting), il aurait pu aussi rajouter celle du Splendid (Les Bronzés), qui étaient, au départ, une bande de copains, amateurs de théâtre et de cinéma qui se sont lancés dans l’aventure cinématographique. Mais les deux exemples précités étaient des jeunes gens, talentueux et avec une certaine expérience de la mécanique de la comédie, que ce soit par le biais de la télévision, pour les premiers ou du théâtre pour les seconds.
Ici, le réalisateur Max Mauroux semble avoir, un peu (Trop ?) navigué à vue. Car rien n’est réellement à sauver dans cette histoire de jeunes, tout juste sortis des études qui pour passer leur ennuie et se donner des chances d’avenir vont utiliser l’épicerie de quartier en marché nocturne. Et si l’idée de départ est originale, le scénario manque terriblement de matière. Notamment parce que le réalisateur a certainement trop voulu mettre de lui, de ses souvenirs de sa région, de sa ville, y faire des clins d’œil et en a oublié complétement le rythme et surtout de développer son idée pour en faire quelque chose de solide.
Et cela se ressent dès le début du film, nous sentons une envie de Max Mauroux de développer son court métrage « Danemark » qu’il a réalisé en 2017, mais sans penser à une véritable dynamique qui vienne compenser certaines pauvretés scénaristiques. Ici, tout est lancé, un peu comme ça, à la cantonade mais sans jamais y mettre de la lumière et les « punchlines » manquent terriblement de finesse ou de force, c’est selon, pour provoquer des rires significatifs. Tout au plus, quelques sourires de gênes sont esquissés, mais rien de plus. Et ce n’est pas la mise en scène qui va arranger le tout. Le réalisateur ne parvient jamais à trouver le bon rythme et ne semble pas maitriser les codes de la comédie, malgré la présence de Marie-Anne Chazel (Les Bronzés).
Pour finir, il faut également parler de la distribution aussi louable soit-elle, qui consiste à avoir fait venir ses amis pour incarner les personnages, mais qui, de la même manière que pour le scénario, ne dépasse jamais le stade de l’ambition. Car si certains ont réussi, il leur a fallu du temps pour trouver la bonne dynamique de jeu entre eux pour arriver aux sommets du Box-Office. Ici, la bande de Max Mauroux semble encore avoir beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à toucher les sommets. Ce n’est pas impossible, mais il leur faudra beaucoup de travail et surtout peut-être des expériences personnelles, chacun de leurs côtés pour ensuite mieux se retrouver et faire une force de ce qu’ils auront appris.