Magouilleur et beau parleur, naviguant entre son entreprise florissante et sa vie de famille épanouie, Daniel est un homme comblé. Mais, à la suite d’une malversation financière, il doit troquer du jour au lendemain son luxueux appartement de Neuilly contre une cellule de 9m2 dans la prison de Poissy. Du costard-cravate au survêt-claquettes, la chute est brutale. Daniel se retrouve perdu dans un environnement dont il ne connait pas les codes. Mais c’est sans compter sur sa tchatche, son humour et son sens inné de la débrouille…
Parfois lorsqu'un film démarre, et que je me pose une question : Pourquoi ? Pourquoi des gens talentueux se sont lancent dans ce type de film aux gags maintes fois essorés ? Pourquoi avoir produit un film avec si peu d'ambition ? Pourquoi Gregory Boutboul qui a participé aux scénarii de comédies populaires comme « Amis Publics » (2015) d'Édouard Pluvieux, « Dieu Merci » (2015) de Lucien Jean Baptiste, ou encore « 30 Jours max » (2019) de Tarek Boudali s'est laissé convaincre de réaliser ce film. Et puis inévitablement une autre question arrive : Comment 3 scénaristes ont pu écrire ça ? Car rien ne fonctionne, rien ne nous surprend et rien ne vient totalement renouveler le genre. Et si encore il y avait un début d'originalité nous pourrions nous consoler, mais non même pas ! Le scénario se morfond dans une médiocrité désarmante qui ne viendra pas changer le sens du sombre débat sur les qualités du cinéma.
Car « Neuilly-Poissy » passe par tellement de chemins que l’on finit par se perdre et surtout surligne tellement ses actions et ses pensées que cela en devient étouffant. D’autant que le « Vivre Ensemble » est une véritable nécessité, qui mérite un peu plus de réflexions et, pourquoi pas, de talent pour que le chemin puisse bénéficier d’une idée. Ici, le scénario tente la caricature mais se perd inévitablement dans le mal ficelé, le mal tenu et surtout le ridicule. Sans parler de la peinture de personnages dont on a déjà vu les mêmes dans les pires comédies que le cinéma français ait pu produire. Un peu d’originalité, un peu de hauteur et de profondeur n’aurait pas fait de mal. Car si certains, qu’on le veuille ou non, ont su s’amuser des clichés et des idées préconçues comme le racisme ordinaire à l’instar de « Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » (2014) de Philippe de Chauveron dans « Neuilly-Poissy » rien de fonctionne, bien au contraire, cela suscite même une certaine gêne, quel que soit le côté de la barrière où l’on se trouve.
Et à plus forte raison lorsque la mise en scène en rajoute avec un rythme mal tenu, pour ne pas dire absent, un montage à la serpette, des plans assez moches et une direction d'acteurs inexistante. Car si Max Boublil a su faire preuve de son talent au cinéma dans des films comme « Les Gamins » (2013) d’Anthony Marciano ou « Le Nouveau » (2015) de Rudi Rosenberg, il a su montrer, également des égarements lorsque la direction d’acteurs était absente comme dans « Robin des Bois, La Véritable histoire » (2014) d’Anthony Marciano et Alain Goldman. Ici, nous sommes plutôt sur cette configuration, le comédien est en roue libre et ne maitrise quasiment rien. Jamais sur la bonne tonalité, il se laisse aller à ce qu’il y a de pire dans la comédie : Le Manque de rythme et de mécanique dans les scènes. Inutile de parler du reste de la distribution qui est sur la même latitude et nous laisse errer dans les nimbes de l’enfer cinématographique. On en vient même à se demander ce que des acteurs comme Gérard Darmon (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre) et Gérard Jugnot (Les Bronzées) sont venus faire dans cette galère.