Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
360 min
Nb Dvd
3
L'histoire
Des soucoupes volantes, une invasion de cadavres réanimés, la création d'une pieuvre géante par un savant fou exilé, du spiritisme, des flics idiots, des bimbos dénudées... tout cela et même plus constitue l'univers bizarre e décalé d'Ed Wood, le pire cinéaste de tous les temps.
Critique subjective
Ed Wood était un cinéaste médiocre. Mais méritait-il pour autant le titre de pire réalisateur de l'histoire du cinéma auquel il est maintenant associé ? Rien n'est moins sûr. Car derrière ces navets se cache un véritable auteur et un univers singulier et unique. 5 films, les plus connus et les plus personnels d'Ed Wood, aussi ceux qui sont mentionnés dans l'excellente biopic de Tim Burton (ce dernier reprend d'ailleurs plan par plan certaines séquences originale d'Ed Wood, comme quoi le bon n'est parfois pas si loin du mauvais). pour mieux appréhender ce cinéaste et le juger autrement que par des on-dit.
Glen or Glenda (1953)
Tout premier long de Wood, ce film est aussi à la fois son plus mauvais et son plus personnel. Avec ce film, Wood se voulait du niveau d'Orson Welles. Il en a dirigé la moindre image, c'est un film qui est censé lui ressembler totalement. L'histoire ? Il n'y en a pas vraiment à vrai dire. On est en effet plus proche du docu-fiction que du film. Authentique travesti dans la vie, Wood se contente de faire accepter ce mode de vie au travers de l'histoire autobiographique de Glen, qui n'ose avouer ses pratiques à sa fiancée (Wood, travesti mais bien hétérosexuel, était dans le même cas).
Le film est une suite de séquences tantôt pseudo réalistes, tantôt complètement oniriques. Incompréhensible, on a franchement du mal à le regarder d'une traite. Reste un film où son auteur se livre totalement, une curiosité.
Jail bait (1954)
Pas découragé par l'échec total de son Glen or Glenda, Wood repasse immédiatement derrière la caméra. Conscient que ses délires ne rapporteront jamais un rond il décide de se lancer dans un cinéma plus commercial avec ce Jail Bait, film noir mettant en scène un escroc tentant d'échapper à la police.
La pauvreté de l'intrigue est vite rattrapée par des dialogues nanars et savoureux qui emmènent souvent lke film dans des degrés d'irréalités involontaires. La vraie touche Woodienne commence à percer.
Bride of the monster (1955)
Wood rencontra l'acteur déchut Bela Lugosi peu avant le tournage de Glen or Glenda (et lui fit d'ailleurs y jouer le rôle de narrateur), mais c'est dans Bride of the monster qu'il lui redonne un rôle principal après des années de mise à l'écart d'Hollywood. Dans le rôle sempiternel du savant fou Lugosi semble jouer ses dernières cartes (c'était le cas) pour redevenir une star. Tout juste pourra- t-il à nouveau payer ses factures.
Wood tente de jouer la carte du divertissement intelligent en offrant une double réflexion belle et la bête/le péril atomique mais se prend joyeusement les pieds dans le tapis en nous gratifiant d'un nanar de premier ordre. Un film à la touche Woodienne très prononcée alliant dialogue sans le moindre sens aux effets spéciaux désastreux (l'anecdote de la pieuvre volée dont le moteur fut oublié... c'est vrai).
Plan 9 from outer space (1956)
Tout ce qui a été dit sur ce film est vrai, hormis qu'il s'agit du pire film de tous les temps. Cette invasion d'extra-terrestre qui raniment les morts est un mauvais film, mais n'est pas non plus la catastrophe réputée. Ce film marque cependant un tournant dans la carrière de Wood. Pour lui, ce fut un peu le film de la dernière chance. Il se planta bien sûr. Cependant, à long terme Wood à enfin réalisé son rêve : faire un film dont le public se souviendrait. Sans doute que de son vivant jamais il n'aurait pu espérer que Plan 9 lui permettrait d'atteindre la célébrité mondiale.
Le film est un nanar très drôle, cimetière en mousse, tombes en carton, soucoupe en bois, invasion au moyen de 2 (deux) zombies... c'est un festival. On y rit mais en fin de compte plus avec le film que du film.
Night of the ghouls (1958)
Vague suite de Bride of the monster, Night of the gouls est presque l'ultime Wood avant que ce dernier ne s'enlise dans la réalisation de film érotico gores. C'est donc le retour de Lobo, le serviteur. Malheureusement (ou heureusement) c'est aussi le retour des dialogues dénués de sens, des faux raccords (une autre marque de fabrique Woodienne) et de la mise en scène de théâtre. Le film est nettement moins réussit que l'original, moins drôle aussi.
Derrière Night of the gouls on pourrait presque imaginer un Ed Wood lassé et fatigué d'oeuvrer pour le cinéma avec toute sa bonne volonté sans pour autant atteindre un semblant de reconnaissance. Après ce film, il deviendra un simple faiseur, enchaînant les films érotiques soft et sombrant dans la boisson.
En conclusion
Ed Wood est un très mauvais cinéaste, c'est un fait. Le pire ? Non. De ces navets se dégagent une sincérité et une volonté de bien faire que l'on ne trouve pas dans n'importe quel film et leur donne un aspect très singulier. En ajoutant cela au fait qu'il s'agit d'excellents nanars, à l'aspect complémentaire au film de Burton et au prix attractif du coffret on obtient un achat qui en vaut la peine.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.85:1
Une image en tous points médiocre. Tâches, griffures, grain omniprésent... ce sont des copies dans un relatif sal état qui sont présentées ici. Mais qu'importe ! Elles restent tout à fait regardables et finalement, un Ed Wood restauré, où serait l'intérêt ? Une partie du charme de ces films provient de leur aspect usé.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
1.0
Même constat que pour l'image. Aucune restauration, une simple piste mono en anglais. Parfois un peu parasitée, parfois peu claire, mais toujours suffisamment audible. C'est amplement suffisant et on ne va pas trop en demander non plus.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
40 min
Boitier
Coffret
Une édition riche en bonus (si on tient compte du fait de la probable difficulté d'en réunir sur le sujet). On peut néanmoins regretter l'absence du long documentaire consacré à Ed Wood réalisé voilà quelques années où ses collaborateurs encore en vie y étaient interviewés.
- The streets of Laredo : Le tout premier court métrage de Ed Wood est resté inachevé. Cette rareté est pourtant disponible dans le coffret. Curieux à défaut d'être bon il présente déjà les bases de ce que sera la mise en scène de Wood par la suite... il faut reconnaître qu'il n'a en effet pas vraiment évolué par la suite...
- Crossroad avengers : Un second court, tout aussi rare qui n'est en fait rien d'autre que le remake de Crossroads of Laredo, un autre de ses courts.
- Filmographies : filmo complète de Ed Wood et de ses acteurs. Celle de Lugosi est... impressionnante.
- Bandes-annonces : les trailers des films présentés sur le coffret. Dans le pur style des films de série Z d'exploitation de l'époque il ne laissent en rien présager qu'ils sont différents des autres et semblent presque dans la norme.
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

Galerie de photos

Story board

Multi-angle

Liens internet

Interface Rom

Jeux intéractifs

Filmographies

Clips vidéo

Bêtisier

Bonus Cachés

Court Metrage