Malabar Princess

Située au coeur des Alpes, cette petite comédie, nous fais d'abord penser à Heidi ( Un enfant que son père dépose chez le grand-père qui vit seul dans un chalet, au coeur des montagnes). Et puis l'on est soudain pris à notre propre piège, car l'histoire qui va nous être conté est totalement différente. C'est un histoire d'initiation dont il sera question. Celle d'un petit garçon de 8 ans qui doit aprrendre à vivre avec la mort (celle de sa mère) et qui doit comprendre les nuances du langage des adultes, afin de se reconstruire. Celle d'un homme que la vie et le chagrin ont usé et qui vit au milieu de ses montagnes avec pour seul ami, un garagiste perdu dans son obsession d'un trésor caché dans la carcasse du "Malabar Princess". Et puis il y a le deuil et la rédemption de cet homme, qui fuit le regard de son beau-père, depuis que sa femme est disparue mystérieusement en montagne. Chacun de ces personnages gravite autour de cet enfant, qui doit apprendre brusquement ce qu'est la vie, une perpétuelle préparation à la mort.
Il y a des sujets qui se prêtent, de nature, au casse-pipe. Celui-ci en est un. Et Gilles Legrand s'en sort avec tous les honneurs. En effet en utilisant la montagne comme personnage à part entière du film, il nous permet, non plus d'être simplement spectateur, mais au contraire de nous entraîner dans le sillage de l'enfant. Cet homme aime le cinéma et ça se voit. En délaissant la casquette de producteur à succès (Ridicule, La veuve de St Pierre, Je règle mon pas sur le pas de mon père,Tenue correcte exigée...), Gilles Legrand nous offre, une oeuvre maîtrisée, transformant ce qui se présentait comme un énième mélo, en une délicieuse comédie au ton résolument positif, tout cela malgré une évidente inconscience de débutant.

 

Il fallait oser traiter le sujet du deuil chez l'enfant, sans sombrer dans les poncifs du mélo pathétique. Et pour y arriver, le réalisateur se repose sur un trio d'acteurs (Villeret, Laroque et Brasseur) qui sont heureux de jouer ensemble et cela se voit à l'écran, leur plaisir, leur talent et leur maîtrise de l'histoire rayonnent à chaque plan, nous rappelant subitement les trios incroyables de Pagnol. Clovis Cornillac, que l'on redécouvre depuis quelques années (Karnaval, 98, A la petite semaine, 02,...et malgré une performance remarquable dans Hors La Loi, 85) se révèle impressionnant de retenue dans son rôle de gendre rongé par un secret bien lourd à porter. Et puis il y a ce petit garçon, Jules-Angélo Bigarnet, qui illumine chaque plan de son jeu. Gilles Legrand trouve là un regard une émotion et une innocence qui donnent tout son sens au film.

En conclusion, un film tout en sobriété soutenu par un scénario faisant mouche à chaque fois, des comédiens que l'on aime voir s'affronter, une montagne aussi impressionnante qu'attirante, et un réalisateur qui nous offre là une première oeuvre riche et humble à la fois...et ça c'est pas si souvent.  

Le rendu de l'image très clair et surtout très net, nous permet de plonger encore plus dans cette montagne, ressemblant à un énorme Banana Split. Les nuances sont impéccables malgrès quelques gains sur la scène d'ouverture situé de nuit.

Un soin particulier a été apporté à l'atmosphère du film. La piste Dolby 5.1 offre un environnement d'une incroyable présence. On entend la neige craquer sous les pas, la voix de la montagne se fait entendre.

Des bonus simples pour un film simple, cela paraissait évident et pourtant :

Le making of, en nous faisant suivre les pas de Jules-Angelo, dont on apprend d'ailleurs que le papa est acrobate dans un cirque, nous confirme le bonheur que nous avons pris en regardant la film. L'enfant est attachant, le réalistaeur trouve les mots juste pour utiliser son talent, et les comédiens semblent graviter autour de lui.

Des scènes inédites, viennent compléter notre désir d'en apprendre plus. A ne pas louper, "le coup de téléphone embarrassant".

Une mini restrospéctive de la véritable histoire du "Malabar princess", nous est présenté sous forme de visite guidée. Dont le guide de haute montagne n'est autre que Gilles Legrand lui-même.

Les archives de Robert, un montage amusant sous forme d'archives d'époque, nous relatent, à l'aide d'images d'archives, l'histoire du crash.

 Une série de photos, prise sur le tournage, nous entraine un peu plus dans l'ambiance. Présenté en diaporama, elle parviennent à laisser un peu de nostalgie.

Un DVD en tout point réjouissant et rafraichissant.