L’histoire :
Malfrats Colombiens et Chinois se disputent le marché de la drogue en Asie.
Critique subjective :
Titre sorti de nulle part, Blood money est le premier long-métrage de l’australien Gregory McQualter qui en assure l’écriture, la production et la mise en scène.
Au vu du résultat, on se dit que monsieur McQualter aurait mieux fait de s’abstenir. Dès les premières minutes, on sent que l’on va souffrir, que l’expérience sera longue et pénible. La suite nous donnera malheureusement raison. Au-delà de son script inepte et de ses acteurs mauvais comme des savates, Blood money s’illustre surtout par une imagerie horripilante. Filmé n’importe comment, le métrage est clinquant, putassier, bruyant. Bling-bling, poseur, il étale complaisamment des signes extérieurs de richesse (grosses bagnoles, yachts, hors-bords, villas cossues, belles pépées) avec le raffinement d’un clip de rap. Ce ne seront pas les scènes d’action, convenues et illisibles, qui se chargeront de relever le niveau. Blood money, quelque part entre la beauferie des pires productions EuropaCorp et la prestance esthétique d’un téléfilm Nu Images. Une certaine idée du bon goût.
Impossible de boucler cette chronique sans évoquer la plus grande « qualité » de l’affaire : des dialogues d’une rare subtilité dont les meilleurs sortent de la bouche du bad guy, un caïd colombien. Morceaux choisis, visez la finesse des répliques.
- « Tu vois ce gars ? Il tue pour le plaisir. En un claquement de doigt. Donne-moi une raison et je te tue comme ça. »
- « Je fais jamais d’erreurs. Je fais juste du pognon. »
- « Raul a fait une erreur. Une grosse erreur ! Il a pensé avec sa queue, pas avec sa tête. Si l’un d’entre vous laisse ses couilles me porter préjudice et met en danger ma vie ou nuit à mon business, il n’aura droit à aucune indulgence. Vous avez pigé ? Vous avez bien pigé ? »
- « J’ai un dicton. Si tu veux te rebeller, t’es un rebelle mort. »
- « Quelqu’un me menace, j’attends pas, je m’enfuis pas, je me cache pas, je dois punir ! »
- « Fous ta merde encore une fois et je t’envoie sa tête par la poste. »
Autant de sentences représentatives de la qualité du produit fini. Aaron Sorkin n’a qu’à bien se tenir.
Verdict :
Un navet certifié. A fuir.