Mary Shelley

Genre
Pays
GB (2018)
Date de sortie
samedi 8 décembre 2018
Durée
120 Min
Réalisateur
Producteurs
Amy Baer, Ruth Coady et Alan Moloney
Scénaristes
Haifaa Al Mansour et Emma Jensen
Compositeur
Amelia Warner
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
120 min
Nb Dvd
1
En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bienpensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l’été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d’une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l’idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais.

En 1986, le réalisateur Ken Russell (Tommy) nous avait laissé sur un gros mal de tête avec son film « Gothic » qui voulait nous entrainer dans la nuit qui avait donné naissance à l’œuvre intemporelle de Mary Shelley : « Frankenstein ou le Prométhée Moderne ». Le film de Russell nous laissait croire que l’influence artistique de Byron, Polidori et de son mari Percy Shelley avait eu une importance décisive dans l’inspiration de son œuvre capitale, durant cette nuit d’orage. A grand renfort de comédiens qui ouvraient grands les yeux et récitaient comme des chantres de la poésie prévictorienne. Une œuvre qui avait surtout les spectateurs non-initiés au théâtre nombriliste et pompeux, sur le carreau.
 
La réalisatrice Aifaa Al Mansour (Wajda) a décidé de s’intéresser à l’écrivain sous un autre angle et certainement celui le plus sincère et le plus juste envers Mary Shelley, femme amoureuse, mais trahis de nombreuses fois qui doit surtout se battre pour que son nom de femme apparaisse à la tête d’une œuvre majeure de la littérature. Car, cela est beaucoup trop effacé dans nos mémoires, mais, alors que la Grande Bretagne est gouvernée par Georges III et en attendant que la Reine Victoria ne monte sur le trône, les femmes ont une place de seconde voir même de troisième zone, et il est impensable, à cette époque, qu’une femme signe une œuvre ou soit à la tête d’une entreprise. C’est ainsi que Mary Willstonecraft Godwin évolue dans un monde où les hommes dictent leurs lois et où les idées progressistes se révèlent alors bien souvent les pires.

Et il fallait toute la subtilité d’une femme pour pouvoir mettre en avant l’histoire hors du commun de cette femme, féministe involontaire avant l’heure, qui va révolutionner la littérature anglo-saxonne et puiser dans ses propres traumas pour en sortir une œuvre à la fois effrayante et bouleversante. Une œuvre qui s’est nourris de ses convictions, de son intérêt pour la science et toutes ces expériences interdites. La réalisatrice signe là un un récit puissant et plein de sens lorsque l’on sait qu’Aifaa Al Mansour est la première femme réalisatrice d’Arabie Saoudite (Un pays assez proche dans son fonctionnement de cette Angleterre de la fin du XVIIème début XVIIIème). Elle trouver dans l’histoire de « Mary Shelley » toute cette matière pour parler de la place de la femme dans une société qui recule de plus en plus vers ses pires travers. Avec une mise en scène simple et pourtant tout en inspiration, la réalisatrice reconstitue une société prévictorienne avec beaucoup de précision et laisse ainsi le talent de ses comédiens se révéler dans toutes leurs nuances pour mieux appuyer ce machisme dont sont victimes les femmes de l’époque.

Côté distribution, Elle Fanning (Maléfique) interprète une Mary Shelley toute en douceur, en innocence et pourtant toute en puissance. Toujours dans la nuance et dans la subtilité, la comédienne se laisse envahir par le personnage et parvient avec brio à nous séduire par cette candide force qui se dégage de son personnage. Face à elle, Douglas Booth (Noé) campe un Percy Shelley tout en désinvolture, en subtilité également, notamment lorsque son personnage doit convaincre Mary, du bien fondé de ses idées progressistes, de la valeur de son amour ou encore de toutes les promesses qu’il lui a tenu depuis leur rencontre. Le comédien révèle un véritable talent dans la séduction. 

En conclusion, « Mary Shelley » est un film sensible et de façon surprenante d’actualité. A l’heure où les femmes ont décidé de ne plus se laisser faire par des hommes toujours plus outranciers ou mal venus, l’histoire de cette femme involontairement féministe mais tellement talentueuse dans l’art de faire accepter ses idées est absolument redoutable d’efficacité.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1
Une image soignée qui profite d’un très beau transfert pour nous plonger dans cette reconstitution d’une Angleterre pré victorienne. Le grain parfois présent dans l’image ne sert qu’à appuyer l’époque dans laquelle évoluent les personnages. Les contrastes sont de très bonnes tenues et donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Les couleurs donnent cette patine si particulière à l’histoire de Mary Shelley.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Français
5.1
La piste Dolby Digitale 5.1 se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et tous les effets qui fourmillent dans le film. Le bruit de l’orage lors de la fameuse soirée au bord du lac Léman, ou encore le bruits des sabots tirant des calèche chaque son est répartie avec justesse dans l’ensemble des canaux.  Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique ou par les effets spéciaux qui parviennent à trouver leur place pour ne pas prendre le dessus des dialogues.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
20 min
Boitier
Amaray
Des entretiens avec toute l’équipe pour mieux comprendre la manière dont chacun des comédiens s’est approprié son personnage.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
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