Stefano Nardini, un air d’adolescent malgré ses trente-cinq ans, vit sa bohème à Rome. Il est guitariste dans un groupe qui rencontre des difficultés à être reconnu. Le jour où il découvre dans le lit de sa petite amie, le guitariste d’un groupe qui monte, Stefano ressent le besoin de faire le point et de retourner aux sources. Mais sous l’apparente harmonie qui semble régner dans la famille, le mal couve.
Réalisé par Gianni Zanasi (A domani, Dans la mêlée) « Ciao Stefano » est une petite comédie aux accents dramatiques, qui sent bon les anciennes comédies du cinéma Italien. Avec ses personnages hauts en couleurs ; meurtris par la vie mais trop fiers pour l’avouer, avec ses situations rocambolesques, mais surtout avec ses portraits si proches de la réalité de la famille. Porté par un ton résolument libre et par un choix de l’improvisation pour mieux forcer les comédiens à rentrer dans leurs personnages, « Ciao Stefano » est surtout un film qui respire l’authenticité.
Porté par des acteurs incroyablement justes, le film est un véritable plaisir d’émotion, de tendresse et de rires. Tout d’abord l’acteur Valerio Mastandrea (Le caïman, Gente di roma), véritable star en Italie, qui a tourné avec les plus grands : Ettore Scola, Nanni Moretti… signe là une prestation impeccable de retenue, où son personnage désabusé traverse cette histoire entre défi et résignation. L’acteur est juste et cela se voit ! Particulièrement à l’aise avec l’improvisation demandée par le réalisateur, Valerio Mastandrea laisse son personnage prendre le pas de son propre jeu. Puis vient le tour de Caterina Murino (Casino Royale, Le grand alibi) qui, après avoir fait chavirer le cœur de Daniel Craig, vient déboussoler celui du frère de Stefano, en interprétant une call-girl dépassée par l’amour que lui donne cet homme paumé qui ne sait plus à quoi se rattacher.
Enfin pour finir, une fois n’est pas coutume, il est bon de souligner l’excellence de la bande son aux influences Rock Indépendant international, avec des morceaux aussi puissants que : « Rialto » ou « Clap your hands, say yeah » ou encore dans la partie italienne : « Merci Miss Monroe », « Les fauves » etc…Une véritable bande son qui enveloppe le spectateur pour lui faire profiter allègrement de cette tragicomédie qui fut élue meilleur film Italien au Festival de Venise en 2007.
En conclusion, un film à voir absolument, plein de tendresse, d’humour et ce qu’il faut de dépaysement. Un film humaniste à souhaits qui ne s’embarrasse pas du superflu.
Un très instructif making of qui montre, si besoin en était, l’esprit familial qui régnait sur le plateau tout en n’omettant pas de montrer la façon de travailler du réalisateur. Puis des scènes coupées destinées à nous en dire un peu plus sur les personnages. Simple et efficace à l’image du film.