DVD by numbers : Raphaël Elig

La collection DVD by numbers :
Editée par Sony, cette collection vise à proposer l'image expérimentale au plus grand nombre par le biais du support DVD. Elle sort ainsi des musées et autres soirées happening pour toucher un plus grand nombre de foyers. A l'origine de ce projet se trouve Raphaël Elig, artiste musical et visuel, convaincu des possibilités de la création numérique. Trois autres titres sont proposés, toujours avec le même esprit, une association image/musique, sur le mode ambiantal (Yi Zhou, Eric Pajot et Eric Wenger).

Raphaël Elig  :
Ce compositeur américain et créateur d'images numériques est régulièrement présent sur les scènes des USA et européennes. Il a su introduire un nouveau sens dans le dialogue image et création musicale.

Impressions :
Elles sont variées, et c'est tant mieux. Par moments on se délecte de cette lounge vidéo accompagnée bien sûr par de la lounge music comme sur le passage Prism. A d'autres moments, la rythmique et la cadence sont plus prononcées alors le talent évident de Raphaël Elig est de "coller" au mieux avec les images et de nous transporter dans un monde hypnotique.Ainsi, le très dynamique Spacemaker ne démériterait pas pour illustrer une chanson de Kraftwerk, même si la composition de Raphaël Elig est parfaitement adaptée. Le côté polymorphe de ces créations peut donner une impression d'hétérogénéité, mais il serait plus adapté de parler de richesse créative, les spectateurs de programmes formatés passeront leur chemin. 

Chapitrage :
1 - Headache (3min21)
2 - We'll never die (2min20)
3 - Come out (4min07)
4- George Sand (4min54)
5- Prism (20min03)
6- Vahine (4min32)
7- Dezine (9min34)
8- Spacemaker (3min46)
En conclusion :
Ce DVD est un moyen idéal pour animer nos écrans, sans forcément rester figé devant. Alors papier peint vidéo, "multimédia à vivre", peu importe les définitions, ce genre de programme nous permet de nous approprier les écrans et non plus de les subir. On passera volontiers sur le côté un petit peu snob de la démarche pour n'en retenir que la finalité.  

Elle est assez réussie et ne présente que peu de défauts. Seule la définition de quelques images (titre George Sand, par exemple) laisse à désirer, mais ce n'est pas un problème à proprement parler car la lisibilté ne se veut pas la même que celle d'un programme plus classique (film). C'est l'ambiance générale et la force du couple image/son qui priment, et, de ce côté-là, c'est parfaitement réussi. 

Le Dolby Digital est fort bien exploité grâce à un mixage des plus recherchés. Les "paysages sonores", à l'instar de la musique, sont variés. La restitution est majoritairement enveloppante mais quelques passages sollicitent davantage les voies frontales, toujours avec bonheur. Seule la précision des sons est un petit peu en retrait par rapport aux autres productions de la collection DVD by numbers : excellents sur ce point, il faut bien le dire.

L'unique menu propose des vignettes animées avec le titre de la séquence qui apparaît par pointage. Le dessin est futuriste, avec un fond d'écran qui fait penser au décor du film Cube. Pas de musique mais un bruit de fond relativement irritant. Les seuls choix possibles sont :
- Play it : lecture du programme
- Loop it : fonction de lecture en boucle
- Crédits : un superbe générique

Une fois de plus ce n'est pas l'interactivité qui nous a le plus surpris dans la mesure où elle est inexistante. Sur ce point-là, ce titre reste au même niveau que les autres DVD de la collection. On peut simplement se demander s'il est judicieux de priver le spectateur de tout bonus, surtout quand la volonté revendiquée consiste à faire entrer la création numérique par le biais de la large diffusion du DVD. Autant aller au bout des choses et offrir aux amateurs et aux néophites un programme aussi riche en quantité qu'il l'est en qualité.