L’histoire :
Les gérants d’un motel perdu pactisent avec un tueur en série afin de réaliser des snuff movies.
Critique subjective :
Petit retour en arrière. 2007, Motel débarque sur les écrans de cinéma et s’impose d’emblée comme le prototype même de la série B ultra efficace. Un canevas simple : deux personnages (bien campés par Kate Beckinsale et Luke Wilson), un lieu unique (un motel louche au fin fond des Etats-Unis), une poignée de psychopathes adeptes du snuff movie. Sur une durée resserrée (le film de Nimrod Antal ne s’autorise aucune digression), le spectacle offert s’avère des plus immersifs. Motel ne révolutionne rien, mais il s’impose comme un thriller bigrement réussi, transcendé par un impressionnant travail de mise en scène (voir comment l’emploi du scope cristallise la fracture du couple dans les premières séquences). Simple, mais sacrément efficace.
2009, annonce d’une suite de Motel, Motel 2 (Vacancy 2 : The first cut). La nouvelle a de quoi laisser perplexe quiconque a vu le film original. Suite ? Pas vraiment dans la mesure où il s’agit en réalité d’un « prequel » censé nous dévoiler l’envers du décor. La démarche fait furieusement penser à celle d’un Hostel 2, à cette différence près qu’elle était parfaitement justifiée chez Eli Roth, ce qui n’est pas du tout le cas ici. En effet, au terme du visionnage de Vacancy, on se moquait bien de savoir comment tout avait commencé. Contrairement à l’organisation nébuleuse derrière les évènements du premier Hostel (fascinante en diable), celle de Motel ne faisait pas grand mystère (simplement une bande de péquenots meurtriers voulant faire de l’argent facile avec des snuff movies). Toujours est-il que les producteurs en ont décidé autrement, surfant ainsi sur la vague des suites destinées au marché vidéo.
Vacancy 2 nous propose donc un coup de projecteur sur les meurtres commis au Pinewood Motel entre 2004 et 2007 (date de sa fermeture suite aux évènements vus dans le premier opus), ou comment des gérants voyeurs (ils commercialisent les vidéos volées des ébats de leurs clients) vont être les témoins d’un meurtre barbare (un tueur assassine une jeune femme dans une chambre, sous l’objectif des caméras dissimulées un peu partout). La violence semblant pouvoir rapporter davantage que le sexe, les tenanciers du Pinewood vont conclure un marché crapuleux avec le serial killer : il sera payé pour tuer sous l’œil des caméras.
Et voilà, tous les enjeux sont bouclés au terme de vingt minutes de métrage. On sait désormais comment tout a commencé, comment le motel est devenu cette effroyable usine à snuff movies. Le hic, c’est qu’il reste encore un peu plus d’une heure à meubler. Pour ce faire, Motel 2 va se vautrer sans vergogne dans la resucée basique. Basique, et surtout inférieure à tous les niveaux. A l’arrivée, nous voici avec un décalque sans saveur qui nous promène en terrain connu (ce qui a pour effet d’annihiler toute tension) et nous fait suivre des personnages mal écrits (dont un sidekick insupportable) dont on se contrefout royalement. Signant une mise en scène sans panache (la comparaison avec le premier Vacancy fait très mal), ce n’est certainement pas le tâcheron Eric Bross qui relèvera le niveau de l’ensemble.
Verdict :
Mauvaise « suite », Motel 2 ne mérite guère que l’on y jette un œil. Autant revoir l’excellent film de Nimrod Antal.
Une qualité d’image de belle tenue. Si le métrage se déroule intégralement de nuit, la compression ne flanche jamais. Le master est exempt de toute scorie et présente une colorimétrie qui respecte la photographie du film. La définition se montre correcte, mais perfectible.
Deux pistes sonores au choix avec du Dolby Digital 5.1 en VO et en VF. Dans les deux langues, l’ensemble se montre satisfaisant avec une jolie dynamique, une indéniable clarté et une bonne spatialisation. Mixage de qualité même si très inférieur à celui du premier film.
- Commentaire audio : Un commentaire assuré par Eric Bross (réalisateur), Hal Lieberman (producteur), Brian Paschal (producteur exécutif), Agnes Bruckner (actrice) et David Moscow (acteur). Derrière le micro, tout ce petit monde délivre un commentaire assez complet, très riche en anecdotes de tournage.
- Documentaires (20 minutes) : Entre un making of très promotionnel et une featurette passepartout sur la construction des décors, rien de bien folichon à se mettre sous la dent.
- Scènes coupées (4 minutes) : Trois courtes scènes écartées du montage final.
- Bandes annonces (12 minutes).