Noir Désir en images

Décembre 2002, la tournée suivant l’album Des Visages Des Figures se termine à L’Agora D’Evry. C’est ce concert qui est choisi pour constituer la majeure partie des pièces Live du Dvd. Mais pas chiche, Noir Désir nous donne aussi à voir des extraits d’autres concerts, entre 1997 & 2002 (Eurockéennes 1997 & 2002 ; Buenos Aires 1997 & GISTI 1999).

 

Cela a le mérite de bien nous montrer le tournant pris par le groupe. Le problème, c’est qu’on aurait finalement préféré voir plus d’extraits d’avant. Et oui, c’était mieux avant ! Enfin seulement pour ceux qui préfèrent Veuillez Rendre l’Ame (à qui elle appartient), Du Ciment sous les Plaines ou Tostaki à Des Figures Des Visages. Et cela concerne aussi bien les derniers morceaux que les anciens nouvellement arrangés (les arrangements à la Manu Chao de Tostaki ne sont pas forcément ce que le groupe a fait de mieux).

 

La rage des débuts a, en partie seulement, disparu. L’ensemble est devenu plus mélodieux certes, mais on a sérieusement tendance à lorgner du côté ambiant, musique électronique ; l’expérience One Trip / One Noise ayant manifestement laissé des traces. Mais le groupe a-t-il eu le choix, après les problèmes de cordes vocales de Bertrand Cantat ? Ce dernier n’a manifestement plus la même puissance, et c’est déjà chanceux qu’il puisse continuer à chanter.

 

Le groupe a donc évolué. D’ailleurs, si cela n’avait pas été le cas, on leur aurait sûrement reproché de faire toujours la même chose. Donc évolution, ambiance plus feutrée, moins d’énergie brute, accompagnement d’un DJ. Mais pas révolution, Noirdez fait toujours preuve d’une grande intensité (grandement facilité par le charisme de Cantat), les textes n’ont pas changé et l’énergie a seulement baissé d’un cran ; ils ne sont quand même pas devenus un groupe de variété prêt pour le Prime de la Star’Ac.

 

En effet, passé la déception de ne pas retrouver exactement le groupe de son adolescence, c’est le plaisir de voir un grand groupe de rock sur scène qui prend la relève. Les riffs, les mélodies sont toujours là. Le tout dans une mise en scène particulière, originale mais qui se marrie parfaitement avec le son de la tournée de 2002. Le groupe préfère dorénavant créer une émotion plus réfléchie, plus ressentie. Les sensations plus brutales et plus directes des débuts sont mises de côté.

 

Les autres extraits permettent de voir que l’évolution avait déjà commencé en 1997, même si le tout était encore un peu plus « rock ». On peut également voir le côté engagé du groupe (lors du GISTI avec Working Class Hero). Enfin on peut voir le groupe dans une session acoustique à Buenos Aires, même si le son n’est pas terrible.

 

Au final, on peut éprouver une petite déception, en ne retrouvant pas tout à fait le groupe de nos souvenirs. Mais le résultat est quand même nettement au-dessus de tout ce qui se trouve actuellement dans le commerce (ce qui est facile au vu de la médiocrité actuelle), surtout si on se limite au rayon France.

Superbe pour le concert d’Evry. Vous pourrez savourez tout le travail sur les ambiances, les lumières. Un combat entre le rouge et le bleu. Une grande netteté, aucun problème de compression. Tout est fait pour que vous puissiez rentrer dans l’ambiance que Noir Désir proposait à ce moment.

 

Pour les autres extraits, la même qualité n’est pas au rendez-vous. Mais le groupe est excusé n’ayant probablement pas eu en charge la réalisation des images proposées.

Là, la grosse déception. Pourquoi seulement une piste stéréo. Surtout qu’avec la nouvelle orientation musicale du groupe, un 5.1 aurait été parfait. Donc même si le stéréo est d’une très bonne qualité, on passe à côté de certaines choses (la foule, les fonds sonores qui accompagnent certains morceaux).

 

Un stéréo péchu et clair. Mais c’est vraiment avec regret qu’on se contente de celui-ci.

Une pléthore de bonus, mais dont l’intérêt se révèle assez inégal.

 

-         Scènes de… : Assemblage d’images des concerts sur des chansons (pas toujours celles qu’on a dans le premier Dvd) du groupe par deux artistes, ZAR et Julie Thomas. Spécial, très « arty ». On peut trouver cela pompeux mais pas forcément dénué d’intérêt.

-         Noir Désir, Face B : Documentaire surtout utile sur l’explication des prises de position du groupe.

-         « Comme elle Vient » en coulisses : Quelques morceaux proposés en version multi-angles, ce qui permet de choisir la caméra. Utile si on veut observer un des musiciens en particulier. Plus un petit documentaire sur la préparation du tournage du concert.

-         Les Clips : Comme le titre l’indique, les clips de Noirdez. Nous fait regretter une nouvelle fois les nouveaux arrangements. Permet de voir également que le clip n’était sûrement pas une priorité pour le groupe. A noter quelques titres qui sortent du lot (Lolita Nie en Bloc, Un Jour en France, L’Homme Pressé, Le Vent nous Portera).

-         Spots TV : Pubs pour le single Lost et l’album Des Visages Des Figures. Inintéressant.