Le roi Lear

Genre
Pays
France (2007)
Date de sortie
mercredi 19 septembre 2007
Durée
161 Min
Réalisateur
Producteurs
Arte France
Scénaristes
William Shakespeare
Compositeur
Pipo Gomes
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
VF Sourds
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
161 min
Nb Dvd
2

Au plus haut, un roi. Au plus bas, un bâtard. Le roi se tient au centre et au cœur du pays ; le bâtard grandi à l’ombre et à l’étranger. Un jour, le roi déchire son royaume et jette sa couronne à terre. Que s’est t-il passé ? Pendant ce temps le bâtard donne libre cours à son ambition, trompe son frère, trahit son père, s’élève irrésistiblement. Lear va incarner le saccage, cédant ses possessions, livrant son corps à la tempête, son âme à la démence.

Mise en scène par André Engel, cette pièce de Shakespeare écrite en 1604 et jouée pour la première fois en 1606, est une œuvre majeure dans la carrière du dramaturge de génie. Emprunté à l’Historia Regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth, la pièce traite de l’amour, et de la folie qui en découle, celle d’un père qui découvre ce qu’est l’amour de ses enfants, la folie d’un roi qui annonce lui-même la fin de son règne. Parallèlement c’est aussi l’histoire d’une vengeance d’un bâtard qui veut s’élever, pour laver l’affront de son incurable héritage. Le roi Lear, comme bon nombre d’œuvres de Shakespeare, est une pièce qui ne supporte pas le médiocre. Bons nombres de metteurs en scènes s’y sont attelés avec plus ou moins de bonheur dont Orson Welles, Peter Brook ou encore Michael Elliott, pour les plus célèbre, mais Lear fut aussi l’objet d’adaptation plus surprenante comme celle d’Akira Kurosawa « Ran ». Les Anglais diront, avec justesse d’ailleurs, que les meilleurs artistes pouvant jouer Shakespeare sont obligatoirement anglais, en voyant cette vision d’André Engel, on peut commencer à imaginer le contraire.

En effet le metteur en scène soigne son sujet, l’explore jusqu’à la racine, jusqu’à l’essence, pour n’en sortir que l’essentiel. Et sa mise en scène, volontairement épurée, offre, en effet, une ampleur nouvelle à l’œuvre du dramaturge. Les fioritures qui entouraient l’écriture originale deviennent subitement superflues et l’on découvre une œuvre beaucoup plus complexe et plus maîtrisée que celle que l’on imaginait avoir connu. En transposant le cadre temporel de la pièce dans un autre plus contemporain, André Engel favorise cette nouvelle vision, dans une compréhension plus en phase avec le discours de son auteur. Les personnages s’exposent plus dans le vide d’un décor épuré, ou les royaumes ne sont plus ceux de couronnes, mais de pouvoirs et d’obscurité.

S’appuyant sur une distribution particulièrement inspirée, le réalisateur ne rate jamais sa cible. Michel Piccoli incarne ainsi un Lear plus contemporain que n’importe quel autre mais aussi plus intemporel que le personnage d’origine. Incroyablement juste, le comédien transcende son personnage et lui donne une envergure aussi juste que celle des meilleurs acteurs anglais. Lear s’incarne en Piccoli et Piccoli incarne Lear, jamais en décalage, toujours le ton juste, fidèle à son talent, le comédien rend gorges aux défenseurs de l’obligation d’utiliser la langue anglaise pour jouer Shakespeare. Mais il serait réducteur de ne pas parler du reste de la distribution, qui n’hésite pas à suivre Michel Piccoli dans l’excellence de l’interprétation. Chaque comédien devient une pièce de puzzle qui s’imbrique avec justesse sur la plaque qui fera naître le dessin final. Une justesse de jeu constante qui est suffisamment rare pour être souligné et donner tout son sens à la vision de cette pièce.

En conclusion une véritable réussite que cette adaptation de la pièce de William Shakespeare. André Engel livre une œuvre maîtrisée qui offre une nouvelle exploration de l’œuvre du dramaturge de génie. La distribution aide à cette magnificence qui est offerte à cette pièce majeure. Les comédiens sont au service du texte et non l’inverse et le metteur en scène est à l’écoute de ses comédiens pour en extraire le meilleur.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Bien que légèrement granuleuse, l’image reste de très grande qualité et offre ainsi un véritable plaisir de visionnage. Les contrastes sont impeccables et les couleurs ne bavent que très rarement, laissant la beauté des effets visuels chers à la pièce, prendre toute leur importance. Un véritable plaisir que l’on aimerait retrouver plus souvent dans les adaptations de spectacles vivants sur notre support préféré.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Une piste 5.1 qui met en valeur les voix et les effets sonores. Le son offre ainsi une dimension supérieure au texte de la pièce. Les comédiens en sortent magnifiés et l’on plonge plus facilement dans l’univers créé par le metteur en scène. Une piste Stéréo est aussi disponible.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
80 min
Boitier
Amaray
Des bonus qui forcément forcent le respect puisque le but hautement pédagogique est acquit dès leur lecture. Ainsi on pourra d’abord découvrir sur le deuxième dvd, « Citizen Lear » une sorte de making of complet qui met en évidence le travail de recherche du metteur en scène et des comédiens. Doté d’une mise en scène surprenante, le making of nous entraîne intelligemment dans les répétitions, sans vraiment en masquer les difficultés et les doutes des protagonistes, mais aussi dans les lectures qui permettent l’exploration des personnages sur le plan psychologique, mais aussi sur leur place dans le déroulement de l’histoire. Une véritable leçon pour tout ceux qui s’attellent à un making of. Puis une intéressante comparaison entre différentes adaptation de la pièce : celle d’André Engel, celle du russe Grigori Kozintzev de 1969 et l’adaptation télévisuelle de la BBC de 1982. Trois versions différentes, pour un texte quasiment identique. Trois points de vues narratifs, une véritable trouvaille. Pour couronner le tout, un imposant dossier pédagogique de 53 pages en format PDF, qui permet de mieux comprendre la pièce sous toutes ses facettes, psychologique, sociologique, etc… et qui met en évidence les choix judicieux de la mise en scène d’André Engel. Un véritable trésor complété par le livret de 12 pages. Voilà en gros ce que l’on attend d’une édition complète et ludique. A bon entendeur salut !
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
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Bonus Cachés
Court Metrage