Short Bus

Résumé

Shortbus suit plusieurs personnages new-yorkais dont les aventures tragi-comiques naviguent entre sexualité et sentiments. Sofia est une sexologue qui n'a jamais connu l'orgasme et simule le plaisir depuis des années avec son mari Rob.
Elle croise Severin, maîtresse dominatrice, décidée à l'aider.
Deux patients de Sofia, James et son compagnon Jamie, songent à ouvrir leur sexualité à un troisième partenaire, Ceth, mais Jamie ne parvient pas à se décider.
Tous se croisent au Shortbus, lieu hors-normes où politique, art et sexe se mélangent.
Le New York de l'après 11-Septembre et des années Bush n'est pas une ville où il est facile de vivre... Ce film invite ses habitants à se réconcilier avec les échanges intellectuels, les plaisirs de la chair et les mouvements du cœur.

Critique

Attention, ce film est interdit au moins de 16 ans, mais, à l'instar de "L'Empire des sens", "Baise moi" ou "Ken Park", il contient des scènes de sexe non simulées qui le réservent à un public particulièrement averti.

Short Bus est le bus scolaire américain réservé aux enfants difficiles (les autres prennent le school bus, le célèbre bus jaune). John Cameron Mitchell campe dans ce club à la fois littéraire et lieu de débauche sexuelle les interrogations d'une femme n'arrivant pas à atteindre l'orgasme et d'un couple gay en pleine crise.

Sur un ton tantôt comique, tantôt tragique, l'histoire que ces quelques personnages laissent un goût assez mélancolique au film. "Short Bus" est un film qui parle à la fois de l'homosexualité (et la montre) comme de l'hétérosexualité, mais la part belle est faite aux rapports gay et lesbiens. C'est aussi un film qui se veut intellectuel avec en plus une part de psychanalyse et de musique. Je n'en dis pas plus sur l'histoire pour laisser intacte la découverte du film.

John Cameron Mitchell a réalisé son film d'une manière assez inhabituelle. Il a déjà casté ses personnages en ouvrant un site web (The Sex Movie Project) puis a écrit l'histoire et le scénario avec ses acteurs. C'est la mécanique inverse de la machine hollywoodienne.

La réalisation est soignée avec une esthétique recherchée et des décors raffinés. Derrière une fausse simplicité, on sent un travail de passionné dans la photographie du film.
La réalisation est calme et posée avec des mouvements de caméra simple, des cadrages qui expriment bien l'état d'esprit des personnages.

Verdict

Un grand mélange multicolore et sonore qui se laisse voir à condition de pourvoir suivre de longues scènes de sexe plus ou moins (plutôt plus) explicites.

Sans surprise, le son en Dolby Digital utilise avant tout les enceintes frontales. La piste VO, en son direct, alterne sans souci les cris et chuchotement. La VF, un peu plus aseptisé par un son typé "Studio" s'en sort bien.

Attention, les sous-titres sont imposés sur la VO et la sélection des langues nécessite de revenir sur le menu principal pour être effective (bug d'authoring ?).

Les menus sont animés et sonorisés en 16/9. Il reprennent complètement l'esthétique "cartoon" du coffret double DVD de cette édition française.

Très intéressant de par le pari pris du film les bonus valent (pour une fois) le détour :

- Le "making of " suit la construction du film depuis le casting. Les bandes des acteurs retenus sont présentées. On suit ensuite la préparation du film et sa réalisation (sous-titré).

- Une dizaine de scènes coupées ou rallongées avec au choix le commentaire du réalisateur et des acteurs ou le son de la scène (sous-titré).

- Le documentaire "Comment filmer le sexe" qui décrit la scène la plus chaude du film avec les sentiments des différents protagonistes (sous-titré).

- Shortbus, le concert à Cannes (complet). Avec une réalisation assez moyenne (tout est filmé depuis le public), on accroche ou non à un enchaînement de titres que l'on retrouve dans le film. Mais l'interprétation fait franchement amateur et je n'ai pas du tout accroché.

- Bandes annonces du film : Version US censurée ou non, version française.

- Lien internet