Les péripéties d’une bande d’amis homosexuels à Pittsburgh. Brian brûle la vie par les deux bouts, change de partenaire comme il change de chemise. Michael, son ami de toujours, rêve en secret de devenir un jour son petit ami.
Voilà pour le pitch de la série « Queer as Folk ». La saison 4 s’ouvre donc sur les dernières tribulations des uns et des autres, et après un premier épisode, qui fêlure bon le résumé, on entre assez rapidement dans le vif du sujet. A savoir : Brian n’a plus de boulot, Justin, lui, souhaite s’investir un peu plus dans leur vie de couple. Ted est parti en cure de désintoxication et Hemmett tente de refaire sa vie sans lui. Enfin Michael et Ben tentent d’obtenir la garde d’Hunter. La bande d’amis gays de la série ne semble pas au bout de leur peine.
Une chose est évidente lorsque l’on visionne « Queer as Folk »et ce, quelque soit la saison et surtout quelque soit l’orientation sexuelle, c’est que cette série ne semble pas tout à fait comme les autres et bien au-delà de l’aspect ouvertement militante et consciemment choquante, la série américaine ne laisse rien au hasard et plonge le spectateur dans un univers qu’il a rarement eu l’occasion de croiser dans une série télévisée. Le ton ne laisse aucune place à la caricature, les personnages traversent la série avec une évidente crédibilité et offre un visage nouveau et parfois surprenant de la communauté gay.
Pourtant c’est ce visage, qui dans le saison 4 commence un peu à se faner, car une question ne cesse de tarauder le spectateur, pas forcément au fait des us et coutumes gay : Est-ce que lorsque l’on est homosexuel, il n’y a que le sexe qui compte ? Est-ce que l’on sort systématiquement en boite pour y avoir des relations sexuelles ? Etc… La quatrième saison de « Queer as Folk » semble bloqué autour de ces thèmes. Et même si parfois, l’envie de choquer laisse la place à l’histoire à proprement parler, on revient systématiquement à l’aspect sexuel. Une situation qui dérange d’autant plus que le scénario de cette quatrième saison ne brille pas par son originalité. On y parle d’homo phobie, de solitude, de drogue et de séropositivité ou de prostitution, comme dans les saisons précédentes. Le reste semble éludé par ce besoin fort de jouer la carte de l’érotisme.
Et si quelquefois le scénario commence à dériver sur des sujets de fonds plus intéressants, comme : Les victimes deviennent les bourreaux, ou le cancer, ou l’amour fraternelle, ou encore l’humilité, les dérives érotiques finissent par lasser le spectateur, car les dialogues sont beaucoup trop insipides pour réellement susciter l’intérêt. Il en va de même pour le traitement des sujets abordés qui bien souvent trouvent une issue particulièrement trop facile pour être crédible. La saison 4 se révèle vite à la traîne et commence à sonner le glas de la série. Même le jeu des comédiens commence à sentir la lassitude, face à cette saison qui ne fait que recycler les sujets déjà traités auparavant.
En conclusion, une saison 4 qui commence à sentir le sapin. Les sujets abordés sont beaucoup trop éclipsés par une surenchère de scènes érotiques qui finissent rapidement par lasser le spectateur.