L’histoire :
Au sein d’un univers médiéval-fantastique dominé par le mal, de preux aventuriers vont tenter de renverser l’ordre établi.
Critique subjective :
Si l’heroïc-fantasy se fait rare à l’écran, c’est assurément parce qu’il s’agit d’un genre exigeant qui ne tolère pas la demi-mesure. Sans les moyens adéquats (artistiques et financiers), le pire est à craindre. N’est pas John Milius ou Peter Jackson qui veut. Peu effrayé par cet état de fait, l’inconnu Christian T. Petersen choisit le genre pour son baptême du feu et signe ainsi Midnight chronicles, un premier long-métrage qu’il écrit, produit et réalise.
Avant toute chose, signalons que Midnight chronicles est une adaptation de Midnight, jeu de rôle s’inscrivant dans l’univers de Donjons et Dragons, dont il est une variante. Plus précisément, Midnight est une uchronie de D&D (lui-même très inspiré des écrits de Tolkien) dans laquelle les forces des ténèbres dominent le monde. Pour simplifier à l’extrême, imaginez un univers Seigneur des anneaux sur lequel Sauron (ici Izrador) règnerait sans partage et vous avez Midnight.
Première impression, mauvaise impression. Le film s’ouvre en affichant un production design calamiteux (décors du pauvre, accessoires en mousse, etc.), une texture visuelle laide au possible (rendu DV ultra lisse, vilaine photographie), des plans tournés avec les pieds (téléfilm attitude !) et des acteurs à la ramasse (le grand méchant cabotine comme un cochon). On se doute que l’on va s’ennuyer copieusement devant un métrage aux qualités esthétiques inexistantes, un sentiment que la suite ne viendra jamais démentir. Du script complètement boiteux (enjeux mal définis et servis par des dialogues empesés) aux scènes de rue ostensiblement tournées en studio (décorum indigne d’un parc d’attractions), tout y est. Ersatz ne faisant jamais illusion, le métrage trahit à chaque minute sa nature première, celle d’un pilote pour série TV, série qui, fort heureusement, ne verra jamais le jour.
Verdict :
Emballé sans budget et surtout sans talent, Midnight chronicles réussit l’exploit de faire bien pire que les adaptations cinématographiques de Donjons et Dragons, déjà très mauvaises. Mieux vaut donc ressortir les dés et se lancer dans une bonne partie de jeu de rôle plutôt que d’endurer ce ratage complet.
Malgré un travail indéniablement soigné de la part de l’éditeur (master propre, colorimétrie respectée et encodage discret), le métrage reste désagréable à regarder, la faute à des choix artistiques jamais probants.
Deux pistes assez convaincantes. Claire et énergique, la VO 2.0 remplit correctement son office. Pour plus d’ampleur, on se tournera vers une version française en 5.1 mais attention aux doublages qui sont loin de tirer le film vers le haut.