L’histoire :
Six personnes se retrouvent dans un hôpital soudainement désert.
Critique subjective :
Pour son premier long-métrage, le Finnois Pete Riski opte pour le cinéma d’épouvante et signe Dark floors en 2008.
Sous-titré « The Lordi motion picture », le film fait référence à Lordi, groupe de métal finlandais qui remporta le concours Eurovision 2006 (avec la chanson « Hard rock hallelujah ») sous les yeux d’un Michel Drucker estomaqué, méprisant ouvertement ces vilains barbares costumés. Fondateur du groupe, Mr Lordi, outre sa passion pour le rock, affiche un goût sincère pour le septième art (il a suivi des études de cinéma), avec un penchant avéré pour tout ce qui touche au fantastique et à l’horreur (l’imagerie développée par le groupe l’atteste indéniablement). C’est donc tout naturellement qu’il aura l’idée de développer un projet de long-métrage, une œuvre dont il confiera la mise en scène à Pete Riski, ami d’enfance et réalisateur de tous les clips de Lordi. Soulagement, Dark floors n’est pas ce que l’on aurait pu craindre, à savoir un basique produit dérivé. Si chaque membre du groupe y va bien de sa petite apparition à l’écran, cela s’avère totalement justifié par l’univers du film et sa logique narrative, qui n’ont clairement pas été pensés dans une optique promotionnelle. De même, pas question de profiter du métrage pour refourguer un « soundtrack album ». La bande originale, très classique, ne comporte en effet aucune composition du groupe, ni même le moindre morceau rock.
A l’écran, Dark floors ne ressemble jamais à un clip de métal version longue. Froideur clinique, photographie désaturée (images soignées aux tons blanc / gris), réalisation posée, découpage modéré, sound design très travaillé … On sent surtout une volonté de faire quelque chose de soigné et d’efficace. Objectif atteint pour Pete Riski. Si le scénario convoque un large faisceau d’influences (L’hôpital et ses fantômes, Silent hill, Fragile, …), le concept de base, dans un esprit très Quatrième dimension, fonctionne néanmoins plutôt bien. La peur du « vide » (un hôpital sans âme qui vive), la notion de paradoxe temporel (avec un rebouclage vraiment malin) et le concept de dimension parallèle sont bien exploités. Si bien que Dark floors maintient toujours l’intérêt du spectateur en éveil (indices distillés avec parcimonie) et parvient même, parfois, à surprendre son audience. On regrettera seulement que des personnages un peu trop fonctionnels (le vigile à la gâchette facile, la fillette réceptive au paranormal, le traître apeuré, la gentille infirmière, etc.) et des acteurs au jeu limité nous interdisent une totale immersion dans le film.
Verdict :
S’il n’est donc pas parfait, le premier long-métrage de Pete Riski peut néanmoins se targuer d’être une série B carrée qui tient bien la route.