L’histoire :
Confrontés à la mort dans leur entourage, trois hommes vont entrer en contact avec des créatures de l’enfer.
Critique subjective :
Nous parvenant sous forme de DTV, Necromentia (2009) est le second long-métrage de Pearry Reginald Teo. Il succède ainsi à Killer Hacker (The Gene Generation en VO), une bande de science-fiction tournée deux ans plus tôt.
Parti d’une idée de court-métrage, le projet Necromentia s’est mué, peu ou prou, en un film à sketches. Une évolution qui explique peut-être, en partie, le côté résolument bordélique de la chose. Bancal, le titre manque cruellement de liant et accuse des enchaînements très abrupts entre les trois histoires, toutes placées sous le signe de la mort. Mais il y a pire que cet aspect décousu. En effet, Necromentia démontre que ce n’est pas parce que l’on ne verse (quasiment) pas dans le torture porn que l’on ne peut pas copier sur Saw. Ouvertement fantastique, le film de Pearry Reginald Teo n’en pompe pas moins la franchise initiée par James Wan et Leigh Whannell. Direction artistique glauque, photographie aux tons gris vert, effets de montage pétaradants, torture, gros lard arborant un masque de cochon et démon s’exprimant comme Jigsaw (voix déformée et propos sentencieux). On nage souvent en plein ersatz. Viennent encore alourdir le bilan un rendu DV pas terrible, une musique pompière (n’est pas Charlie Clouser qui veut) et surtout une interprétation qui frise l’amateurisme. Voilà qui fait beaucoup.
Avec quelques bons points épars, Necromentia se rattrape toutefois quelque peu. On relèvera ainsi une entrée en matière à l’ambiance délétère (un homme tente de conserver le corps de sa bien aimée), une séance SM archi poussée et une exploitation relativement intéressante de la thématique du corps (on songe un peu à Clive Barker), l’enveloppe charnelle étant ici systématiquement mutilée, estropiée, bizarrement appareillée ou carrément pourrissante. A noter aussi la présence de créatures « à l’ancienne », dont certaines sont du plus bel effet. Quelques points positifs donc, mais qui, hélas, ne suffisent jamais à redresser la barre d’un navire en perdition.
Verdict :
Décousu, sous influence et ressemblant souvent à un mauvais clip de métal, Necromentia est donc une œuvre horrifique qui n’emporte pas l’adhésion.
Deux pistes au choix avec du Dolby Digital 5.1 en VOST et VF. Des pistes très efficaces qui brillent par leur dynamique et la sollicitation précise des canaux surround. On conseillera d’opter pour la version originale, la VF proposant des doublages qui tirent l’interprétation vers le bas, ce dont elle n’a assurément pas besoin.