1975. San Francisco : Eleanor Riese internée en psychiatrie à l’hôpital St Mary, fait appel à Colette Hugues, avocate. Elle souhaite poursuivre en justice l’hôpital, mais également l’ensemble du système médical de l’état de Californie, qui interdit aux patients psychiatriques d’avoir un droit de regard sur leur traitement. Colette va alors se battre pour faire valoir les droits d’Eleanor mais également ceux de tous les patients atteints de troubles psychiatriques.
Bon, le problème avec Bille August, c’est que ce réalisateur qui reçu la Palme d’or à Cannes en 1988 ainsi que l’oscar du meilleur film étranger en 1989 pour son film « Pelle le conquérant », c’est qu’il n’a pas forcément brillé par ses dernières réalisations malgré des sujets forts et destinés à porter des messages humanistes. Ce fut le cas avec « The Lost Soldier » (http://www.dvdcritiques.com/Dvd/9317) un film sur la seconde guerre mondiale, et particulièrement que la riposte post Pearl Harbor. Le réalisateur s’était approprié le sujet, avait soigné son image mais s‘était perdu dans un trop plein de caricature dans son film, qui en faisait une œuvre superbe visuellement mais beaucoup trop caricaturale pour être réussit.
Avec « 55 Steps », le sujet est toujours aussi fort, et porteur d’un message humaniste : celui du respect de la condition humaine chez des patients atteints de troubles psychiatriques. Car l’histoire d’Eleanor Riese est fort peu banale, cette femme attendrissante, est déterminée à faire respecter ses droits, mais également ceux de ses voisines ou voisins de chambre qui eux aussi voient leurs droits bafoués sous couvert de traitement médicaux. Du coup la patiente va appeler un service d’aide aux patients et demander un avocat afin d’attaquer l’hôpital qui la soigne. Soutenue par Colette Hugues, une avocate en début de carrière et son mentor Mort Cohen, un professeur de droit, bien décidé à choisir ses affaires pour le combat qu’elles représentent plus que pour leur aspect financier.
Le scénario de Mark Rosin (Chatter Box) ne brille pas par sa qualité et tente assez maladroitement de faire prendre de la hauteur au film, il ne cesse de survoler le sujet, de ne faire qu’énumérer des faits sans leur donner la moindre consistance. Du coup, le film se suit comme un livre que l’on feuillet en ne lisant que les gros titres, sans jamais prendre réellement conscience du fond de l’intrigue, de tout ce qui joue autour de cette histoire, les obstacles, les revers et même les tensions entre les protagonistes.
Et la mise en scène de Bille August va justement dans ce sens ! Le réalisateur semble ne pas vouloir faire plus que ce qui lui a été demandé. Ainsi alors que, durant toute sa carrière, il s’est intéressé à l’humanisme qui pouvait ressortir de ses histoires, de ses personnages, dans « 55 Steps », il reste complètement en retrait et semble accordé les wagons entre eux sans jamais leur donner une direction propre. Chaque page est à sa place, le scénario est respecté, le vide qui en découle également, et Bille August de s’effacer complètement, de faire oublier qu’il puisse être le chef d’orchestre, de ce film qui parviendra certainement à émouvoir son public mais rien de plus.
Pour conclure, la distribution n’est pas non plus en manque de vide. Car si
Helena Bonham Carter (Harry Potter) a su trouver dans le personnage d’Eleanor Riese, un nouveau moyen de prouver sa capacité à interpréter des personnages habités par la folie, elle se trouve bien en dessous de ses capacités et sa composition de se retrouver bien en surface. Face à elle,
Hilary Swank (Million Dollar Baby) est figée, comme en dehors du cercle de la distribution. Pas réellement concernée, la comédienne, livre l’une de ses plus mauvaises prestations, en tout cas la plus transparente.