La vie de James Gregory, un Sud-Africain blanc, gardien de prison en charge de Nelson Mandela, de l’incarcération de ce dernier dans les années 60 à sa libération en 1990. Pendant 25 ans, Grégory s’est occupé de Mandela jour après jour. Il a été son geôlier, son censeur mais aussi confident, de Robben Island à Pollsmoor, et enfin jusqu’à sa résidence de Victor Verster d’où il fut libéré en 1990.
Forcément un film sur Mandela ne peut être que déroutant et en même temps un piège à toute démagogie. Car l’histoire de cet homme exceptionnel, fait obligatoirement résonner une multitude de cris provenant des geôles d’un régime aussi injuste qu’inexplicable. Mandela, c’est l’histoire de l’homme noir, c’est le combat des absurdités nombreuses de l’homme blanc. Ce Gandhi noir aura prouvé que les coups et les blessures n’altèrent jamais la détermination d’un homme né pour être libre. Comme une aura rayonnante il réussit à faire trembler un régime, par son seul désir de ne pas tomber à terre, et de croire en la possible existence d’un monde ou noir et blanc vivent en totale harmonie. Un monde, où la seule race existante est celle des hommes. Raconter Mandela, c’est parler de l’absurde autant que du respect, c’est tenter de comprendre l’inexplicable tout en devenant témoin d’une histoire sombre dirigé pas des êtres clairs. L’apartheid est une page de l’histoire à se souvenir pour ne pas réitérer les mêmes erreurs. Seulement voilà, l’homme blanc ne sait que recopier le bien de son histoire comme le mal. Ainsi chaque époque contient son lot d’insouciance, de violences injustes, de répressions sanglantes face à un occident aussi sourd qu’il est aveugle à ces peuples qui le laisse indifférent. La pauvreté fait vibrer le cœur de l’occident quand elle touche ses intérêts. Les voix qui se lèvent se perdent malheureusement dans les méandres des bureaucraties insensibles aux douleurs des peuples éloignés.
Le film de Bille August (Pelle le conquérant, Jerusalem) traite de manière maladroite la relation incongrue autant que superbe qu’entretint Nelson Mandela avec son geôlier James Grégory. Incongrue puisqu’à l’époque le jeune blanc devait espionner le prisonnier pour que le gouvernement puisse mieux l’affaiblir. Une situation terrifiante qui fera naître la liberté dans ce pays où les noirs avaient autant de droits que les chiens et parfois même moins. Maladroitement, car le scénario semble éviter de trop sombrer dans l’horreur de la situation au point d’éluder d’une certaine manière les raisons qui ont fait renaître dans ce jeune gardien, élevé au milieu des noirs, un sentiment de fraternité envers Mandela. On ne sait d’ailleurs pas pourquoi le jeune homme a ainsi changer d’état d’esprit, au point de devenir un fervent défenseur de la cause menée par ce charismatique combattant de la liberté. Le scénario ne parvient jamais à réellement sonder en profondeur les méandres de ces esprits inconscients qui marquèrent des frontières entre les origines et le temps présent.
Même les compositions des deux acteurs principaux Dennis Haysbert ( Heat, 24 heures Chrono) et Joseph Fiennes ( Shakespeare in love, Stalingrad)qui semblent ne pas tout a fait savoir comment donner une image suffisamment forte pour capter l’attention du spectateur. Seule Diane Kruger (Troie, Benjamin Gates et le trésor des templiers) parvient à offrir une composition suffisement en dualité pour nous laisser toucher du doigt le paradoxe d’un état qui opprime une partie de son peuple pour ne pas avoir à justifier sa présence.
En conclusion, un film forcément fort sur les relations qu’entretinrent Mandela et son geôlier, mais qui se révèle vite un peu trop superficiel pour être complètement réussi. Le scénario passant trop vite sur certains passages important de la vie des deux protagonistes.