L'équilibre de la terreur

« Fin 2004, des sources proches de la CIA ont prétendu qu’Al Qaeda avait obtenu un décret coranique autorisant l’usage d’armes nucléaires… »

L’histoire

En banlieue parisienne, les émeutes dans les cités sont le terreau dans lequel les terroristes d’Al Qaeda sèment leur haine et recrutent leurs pions. La police française n’est pas consciente de l’ampleur de la menace, qui se précise lorsque les autorités de sûretés nucléaires américaines se rendent compte que de grosses quantités de matière fissible ont disparu des laboratoires nord-américains.

C’est justement un ancien physicien pacifiste américain qui va vendre 15 kg de cette matière fissible à un groupe terroriste qui prépare un attentat d’envergure en Europe. À l’aide de ‘soldats de dieu’ entraînés en Afghanistan, ceux-ci vont récupérer des ogives pakistanaises pour obtenir le détonateur nécessaire et commencer l’assemblage de la bombe dans un hangar de Hambourg…

 

Critique subjective

« L’équilibre de la terreur » est le premier film du réalisateur Jean-Martial Lefranc qui officiait auparavant dans le domaine des jeux vidéo chez Cryo. Pour son premier long métrage, il s’est fortement inspiré de la façon de filmer que l’on trouve dans certaines séries télévisées anglo-saxonnes, et en particulier dans MI-5 dont on retrouve un peu l’esprit dans le scénario. Le début du film est assez déroutant, car les scènes s’enchaînent, tournées caméra au poing, et on presque l’impression d’assister à une séquence du journal télévisé sur les milieux terroristes en Europe.

Les scènes mêlent images d’actualité, caméra « cachée », animations informatiques, avec un montage assez dynamique (parfois un peu trop) qui parvient à maintenir un certain suspens et donne envie de voir la suite. Jean-Martial Lefranc dit qu’il s’est essentiellement basé sur des faits réels et des ‘fuites’ de services secrets. Combiné à sa mise en scène façon reportage, le sujet pourra finir par donner quelques frissons et on vient même à se demander si le réalisateur n’apporte pas, une fois de plus, de l’eau au moulin des politiques antiterroristes de plus en plus restrictives de nos libertés individuelles.

De ce point de vue, « L’équilibre de la terreur » est d’ailleurs assez ambigu. Jean-Martial Lefranc ne cache pas son mépris de la religion en annonçant, dans son dossier de presse, « Dieu nous emmerde! » et pourtant, son regard des fanatiques est assez complaisant dans le film. Il s’attarde même sur le triste sort des fous de dieu qui ont servi d’instrument à leurs chefs, confortablement réfugiés dans les zones tribales afghanes. Il ne se prive pas, en revanche, de dresser un regard sévère, et réaliste, de l’échec de la politique internationale américaine de G.W. Bush (qui n’est jamais cité). La CIA n’est pas épargnée non plus puisqu’une partie du film est dédiée à la dénonciation de ses manipulations politico-économiques au Pakistan.

Finalement, « L’équilibre de la terreur » fera passer un moment agréable, même s’il est loin d’être inoubliable, au spectateur qui restera tout de même un peu sur sa faim à l’arrivée du générique final. On ne saura presque rien de l’effet qu’aurait vraiment une catastrophe nucléaire dû à une attaque terroriste en Europe et pourtant c’est sans doute la partie de cette fiction qui aurait été la plus intéressante à développer !

Le DVD nous propose une image au format au format 1.77 dans un cadre 4/3. Il est vraiment dommage que l’éditeur n’ait pas anamorphosé le film alors que les télévisions 16/9 sont maintenant majoritaires dans les foyers français ! En dehors de cette faute de « goût », le transfert est de qualité assez correcte, ce qui s’explique par la durée modérée du film et l’absence de suppléments.

Un bon point au niveau sonore avec le choix de mettre une piste sonore en PCM stéréo à la place de la traditionnelle piste Dolby Digital qui nous fait perdre beaucoup en compression. Le son est donc très bon avec une dynamique large et une bonne spatialisation qui aident à se plonger dans l’histoire.

Pour ce DVD, l’éditeur France Télévision, s’est contenté de nous proposer des menus animés, un chapitrage et la bande annonce du film. Le dossier de presse montre pourtant que le réalisateur avait des choses à dire sur son film et on regrette qu’il ne l’ait pas fait sous forme d’un making-of ou d’un entretien vidéo !