Soulagement chez ASK ! L’agence a enfin trouvé un repreneur en la personne d’Hicham Janowski, un jeune patron fraîchement millionnaire qu’Andréa a convaincu d’investir dans l’agence et dans ce monde auquel il ne connaît rien. Mais le soulagement est de courte durée. Car derrière l’apparente success-story, il y a un homme impulsif et imprévisible, qui va rapidement bousculer l'équilibre précaire que la petite famille ASK avait fini par trouver. Alors que Mathias se débat en pleine tempête conjugale et que Gabriel vit un amour dévorant pour Sofia, c'est la fougueuse Andréa qui se retrouve en première ligne pour faire face aux lubies exubérantes du nouveau patron…
« Dix pour cent » est clairement une série faite pour intriguer les spectateurs avec un casting de stars venus de tous les horizons : Juliette Binoche, Norman, Guy Marchand ou encore Nathalie Baye et sa fille Laura Smet. Mais surtout, intrigante car elle vient nous parler de ce que nous ne sommes jamais censés connaitre : Les agents de Stars, ceux qui négocient et gèrent les contrats des artistes, les aide dans les aléas de la vie, sont leurs confidents et autres pièces maîtresses de tournages parfois difficile. Un métier qui se joue entre diplomatie et intrigue, qui doit toujours faire preuve de tact et en même temps de fermeté pour gérer des artistes parfois traités comme des enfants ou comme des intouchables.
Et autant le dire tout de suite, si la première saison avait installé une écriture, un sens de l’humour tout en nuance, une grande dose d’autodérision et surtout une volonté affichée de n’épargner personne, une chose est sûr la deuxième saison en remet une couche avec un scénario qui va un peu plus loin dans ces relations ambiguës, pleines d’amour et de déchirements, où chacun vit dans l’ombre de l’autre, mais surtout où personne ne vit sans l’autre. Les agents et les artistes, deux catégories d’artistes, ceux de l’ombre et ceux de la lumière, mais dans tous les cas, deux professions indissociables. Et il fallait un certain talent pour ne pas sombrer dans l’autosatisfaction ou dans la mièvrerie gratuite. Et là c’est carton plein ! La deuxième saison confirme l’essai et enfonce le clou avec des agents au bord de la crise de nerf et des artistes toujours plus exigeants et plus proches de leurs artistes.
En ce qui concerne le rythme, on peut peut-être reprocher à la réalisation un montage un peu doux, un peu lent qui peut faire perdre le fil parfois, mais finalement la série se laisse suivre avec beaucoup de finesse et de plaisir sans jamais susciter l’ennuie. Mais le scénario est suffisamment bien huilé pour ne pas se perdre dans des futilités et entraîne donc le spectateur dans une succession d’intrigues toutes plus réjouissantes les unes que les autres. Qu’il s’agisse de ménager un acteur vieillissant et souffrant de perte de repères, ou d’une tension entre mère et fille, tout est fait pour nous captiver et ne plus nous lâcher jusqu’à la fin. De ce côté-là, l’ensemble est plutôt réussi, et encore une fois la présence au générique de Dominique Besnehard n’y est pas pour rien, car l’agent le plus célèbre des stars apporte toute son expertise à un scénario et à une mise en scène intelligente.
Côté distribution, Camille Cottin (Connasse, princesse des Coeurs ) incarne son personnage avec beaucoup de précision, mêlant à la fois sensualité et détermination, faisant de son personnage un agent aussi captivant que redoutable. L’actrice s’amuse à enchaîner les contradictions, en étant à la fois odieuse et sensuelle comme dans le personnage qu’elle a créé pour la télévision. Elle doit surtout faire avec ses partenaires de talents : Thibault de Montalembert (Aurore), Gregory Montel (Boomerang) et Lilianne Rovère (Brooklyn).
En conclusion « Dix Pour Cent» est La série de France Télévision la plus réussit depuis une bonne dizaine d’années. Reposant sur un ton oscillant avec justesse entre Humour intelligent et tendresse, le scénario impose un style attachant et nous plonge dans un univers méconnu, celui des coulisses du cinéma français.