L'œil de Yann Arthus-Bertrand nous fait découvrir ce pays grandiose, aux richesses culturelles et naturelles rarissimes. Du Nord au Sud et d'Ouest en Est, c'est le quotidien de toute une population que nous montre le réalisateur, qu'elle habite les trépidantes grandes villes côtières, les montagnes de l'Atlas, les oasis du Sahara ou les douces collines du Sahel. Riche d'un passé où semblent s'être croisées toutes les civilisations, et d'un territoire où semblent exister tous les milieux naturels, l'Algérie apparaît ici dans toute sa diversité et son unité. Le réalisateur laisse libre cours à sa fascination des formes, des couleurs, des visages et des empreintes humaines pour réaliser un portrait exceptionnel du pays le plus grand du continent Africain et du pourtour méditerranéen.
Et si en fait on ne connaissait pas l’Algérie ? Et si on la voyait autrement ? Qu’on la regardait d’en haut pour y découvrir ses merveilles naturelles ? C’est le principe de cette nouvelle série de reportage du photographe et cinéaste Yann Arthus Bertrand. Voir ce magnifique pays, que l’on imagine connaitre à travers ceux qui sont venus partager leur culture dans notre pays et qui en parlent avec une tendresse infinie dans le regard. Et les images du réalisateur sont évidemment hallucinante de beauté, son regard n’a pas d’équivalent pour rendre les couleurs des paysages magiques, faire ressortir toute la poésie de la ville d’Alger, ou encore celle des Oasis du Sahara.
Mieux encore, le cinéaste nous entraîne dans des coins reculés de ce pays magique aux milles couleurs et merveilles. Dès lors que l’on passe les crêtes des montagnes de l’Atlas, ou que l’on flotte au-dessus des collines du Sahel, tout devient subitement magique, envoûtant, hypnotisant. Par l’œil de sa caméra et les plans magnifiques du réalisateur, l’Algérie apparaît dans toute sa diversité naturelle, que ce soit dans son agriculture ou dans ses richesses pétrolières, le pays se dessine avec une beauté toujours aussi bien filmée. On y voit le contour des visages, les populations qui continuent de vivre malgré ce cinéaste qui tourne autour d’eux. D’un naturel désarmant, ce plus grand pays Nord-Africain, se montre sous son visage le plus magnifique et le plus captivant.
Seule ombre au tableau, le cinéaste ne peut s’empêcher de faire une introduction un peu trop répétitive et les commentaires lus par Jalil Lespert sont à la limite de la dépression. Alors que les images sont magnifiques et qu’elles respirent toutes la beauté de ce pays, il semble que le réalisateur ait voulu en faire une sorte de grand-messe où chaque phrase, chaque mot est dit comme une incantation à la beauté divine. Le documentaire se suffit à lui-même et un peu de simplicité dans les textes lui aurait donné encore plus de valeur. En rajoutant l’introduction de Yann Arthus-Bertrand : « J’ai parcouru le monde et j’ai vu les hommes », nous avons l’impression que le réalisateur se transforme en Messie, ou en divinité intouchable témoin d’un monde en évolution et qu’il est là pour prêcher la bonne parole. Le spectateur, lui, veut juste en prendre plein les mirettes avec une explication simple et directe de ce qu’il voit pour mieux se faire sa propre idée.
En conclusion, « L’Algérie vue du ciel » est un documentaire absolument magnifique, où les vues de ce pays que l’on croit pourtant connaitre nous apparaissent avec un éclat saisissant. Le réalisateur à définitivement ce savoir-faire unique pour mettre en lumière toutes les beautés d’un paysage, d’une montagne ou simplement d’une ville comme Alger la Blanche. On regrettera seulement des commentaires pesant, qui viennent alourdir le film et donne un aspect un peu trop mystique à l’ensemble. Peut-être à voir en coupant le son de la télé pour mettre sur la chaine Hi-Fi le disque de
Tinariwen.