L’histoire
Après avoir essayé une drogue étrange, la « sauce soja », deux amis repoussent les limites de leur perception et découvrent des univers parallèles.
Critique
A l’instar d’un Philip Ridley, Don Coscarelli est un cinéaste rare et précieux. Un artiste important dans le paysage du cinéma fantastique. Un créateur à part. En 2012, le bonhomme signe son dixième long-métrage avec John dies at the end, nouveau chapitre d’une filmographie amorcée il y a presque quarante ans et au sein de laquelle brillent notamment la saga Phantasm et l’étonnant Bubba Ho-Tep. 2014 ... arlésienne des sorties vidéo, John dies at the end nous parvient enfin sur support versatile après une attente fébrile (le film n’avait même pas bénéficié d’une sortie cinéma dans l’hexagone). Remercions donc la société Optimale d’avoir eu le courage d’éditer ce titre pas comme les autres.
La grande qualité de John dies at the end est, sans nul doute, son originalité. Combien de films singuliers, authentiquement « différents », voient-ils le jour chaque année ? Peu, très peu. John dies at the end est de ceux-là. S’il fallait ici s’essayer au classique exercice de la filiation artistique, on pourrait évoquer le cinéma de Cronenberg, de Lynch, de Richard Kelly ou de Hitoshi Matsumoto. Le parallèle resterait tout de même assez grossier. On pourrait aussi être tenté de voir en John dies at the end une version réussie de l’énervant Detention (Joseph Kahn – 2011) mais nous serions encore loin du compte. En vérité, le dernier long-métrage de Don Coscarelli ne ressemble à rien de connu et c’est en cela qu’il mérite le détour.
Barré, halluciné et hallucinant, John dies at the end est une œuvre indescriptible, irracontable, qui échappe presque à toute analyse. Bizarre, fun, grisant, métaphysique et débile, le film enchaîne les scènes plus étranges les unes que les autres (apparition d’un monstre fait de morceaux de viande, poignée de porte se transformant en sexe, moustache se muant en créature volante, hot dog faisant office de téléphone portable et ... bien d’autres réjouissances incongrues). Ici, tout est possible. A tout moment. On notera cependant que John dies at the end demeure remarquablement « cohérent » dans sa folie, aussi foisonnant soit-il. Un trip maîtrisé qui brille aussi par son énergie incroyable. Dynamique, survolté, bouillonnant, le métrage est une sorte de grand huit un brin éreintant.
Verdict
Atypique à plus d’un titre, John dies at the end s’impose comme une œuvre résolument « autre ». Un OFNI réjouissant.
Une qualité d’image satisfaisante. Sans atteindre des sommets, cette édition fait son travail correctement avec un rendu vidéo qui permet de savourer le métrage dans des conditions honorables. Ainsi, la définition est précise et la gestion colorimétrique s’avère de qualité. Seule la compression, parfois visible au détour de certains arrière-plans, s’en sort un peu moins bien.
Une piste Dolby Digital 5.1 (VOST uniquement) de belle facture. Immersif, le rendu est clair, précis, bien spatialisé et, à l’instar du métrage, très dynamique. Bref, voici une restitution très efficace qui offre un bon confort d’écoute et nous plonge au cœur de l’action.