Les chevaliers du ciel

A l'origine, bien avant la série télévisée, il y avait une bande dessinée, signée Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier, publiée dans le journal Pilote. Cette BD est d'ailleurs à l'origine du journal, puis qu'elle débuta le 29 octobre 1959. Celle-ci  met en scène Michel Tanguy, consciencieux et courageux, et Ernest Laverdure excentrique et gaffeur, deux pilotes de l’Armée de l’Air opérant sur le territoire européen. Leur histoire débute à la sortie de l’Ecole de l’Air et on suit leurs aventures sur terre, mêlées d’espionnage, de jolies filles et aux commandes de leur avion. Charlier se documente énormément sur l’aéronautique donnant un cachet réaliste à la bande dessinée, lui qui avait également créé la bande dessinée Buck Danny. Un aspect encore accentué en 1966 avec l’arrivée du dessinateur Jijé remplaçant Uderzo accaparé par le succès d’Astérix.

 

La télévision française s'empare des "aventures de Tanguy et Laverdure" pour en faire "Les chevaliers du ciel". Six années furent nécessaires pour que le projet d’adaptation soit concrétisé par le producteur Pierre Long. Pour les rôles des deux pilotes, les comédiens Jacques Santi et Christian Marin. Programmée à partir du 16 septembre 1967 et cela pour les 12 semaines suivantes, la série fut constituée de plusieurs histoires se déroulant sur 3 ou 4 épisodes de 26 minutes. Toute la saison possède un point commun : un ennemi pour les deux héros, le mystérieux Monsieur X. Avec son âme damnée, Max, les deux espions “étrangers” ont pour mission de percer à jour les secrets de la base aérienne de Dijon. La série connut un tel succès que 39 épisodes furent tournés. Ainsi, 2 autres saisons furent diffusées en 1968 et 1969.

 

La série, dont les héros sont des pilotes de chasse, qui évoluent dans le monde de l'armée de l'air française, travaillent dans des bases aériennes, a évidemment été réalisée en étroite collaboration avec l'armée. Celle-ci a mis son matériel à disposition, ses infrastructures, son personnel, qui apparaît souvent en jouant son propre rôle. Le but avoué de la série, et la raison pour laquelle autant de liberté fut accordée à l’équipe de production était, qu’à l’évidence, ce feuilleton populaire allait servir de vitrine pour les forces militaires aéronautiques françaises. Il fut atteint au-delà de toute espérance, en facilitant la vente de Mirages V à la Belgique par exemple. Chaque épisode coûta 130 000 francs et fut tourné en treize jours. A titre de comparaison, on estime qu’un long métrage, à l’époque, avait un budget de 3 millions.

 

"Les chevaliers du ciel". Les moins jeunes se souviendront de cette série qui eut ses heures de gloire sur les petits écrans français, dans les années 60, avec ses deux héros Tanguy et Laverdure, alias Jacques Santi et Christian Marin. "Les chevaliers du ciel", c'est également le générique de fin, avec la chanson du même nom, chantée par Johnny Hallyday. TF1 vidéo a donc eu la bonne idée de ressortir l'intégralité des 39 épisodes réalisés par François Villiers, soit 3 saisons, et de regrouper tout cela sur 6 DVD réunis en un même coffret. Ces réalisations ont considérablement vieilli, on est à mille lieues des séries actuelles! Attention, ça ne ressemble pas vraiment à "Top Gun"! "les chevaliers du ciel", c'est français, ça a une trentaine d'années, le rythme est plutôt pépère, les acteurs de second rôle sont très moyens… Toute une époque! Ceci dit, on regardera d'un œil amusé cet étalage de technique dernier cri d'il y a… 30 ans, et son côté kitch. Les plus anciens auront un regard nostalgique… Toujours est-il qu'on reste captivé par des scénarios intéressants, mêlant histoires de filles et d'espionnage. Une vieille série à redécouvrir.

Les éditeurs ont cru bon d'insérer un écran d'avertissement, expliquant qu'en dépit des travaux de restauration, la qualité de l'image n'est pas excellente. En effet, le temps a laissé sa marque, mais malgré tout, l'image n'est cependant pas trop désagréable à regarder, les couleurs sont plutôt vives. On peut reprocher un gros manque de finesse, ainsi que des défauts de compression souvent apparents.

Une unique piste mono assez claire, aux dialogues intelligibles, sans souffle ni distortion, mais dont les passages aux niveaus élevés ont tendance à être criards.

En quantité extrêmement limitée, vous n'aurez droit, sur le sixième DVD, qu'à quelques pages de texte, ainsi qu'un petit documentaire d'époque…

Très faible, pour un coffret de 6 DVD, 3 saisons, 39 épisodes…

 

Filmographies de Christian Marin et Jacques Santi.

 

Les Mirages III, les avions mythiques de Tanguy et Laverdure: images d'archives et commentaire d'un ancien pilote.