Vincent, 18 ans, se fait larguer par Elina. C’est son premier amour, c’est la fin du monde ! Ses parents décident donc de prendre les choses en main et vont tout tenter pour lui faire oublier cette fille : il devra les suivre dans une cure de désintoxication amoureuse dont ils vont imaginer le programme…
Difficile à 18 ans, de faire face à un chagrin d’amour. Mais c’est encore plus difficile pour les parents de pouvoir faire face à son enfant en pleine détresse amoureuse. Sur cette simple réflexion, Romain Protat, qui avait déjà signé le scénario de « Adopte un veuf », signe un scénario assez conventionnel finalement, mais qui a toutefois l’intérêt d’accumuler des scènes particulièrement drôles dans laquelle les parents tentent d’abord la méthode du rejet total de l’amoureuse, et s’enfonce petit à petit dans une sorte de surenchère de celui qui trouvera le moyen de sortir leur fils de sa dépression post-rupture. Mais là ou le scénario prend le contre-pied du spectateur, c’est qu’il arrive également à utiliser la rupture amoureuse de l’enfant pour rappeler aux parents qu’ils se sont enfermés dans une sorte de monotonie habituelle dans laquelle il est bien difficile de pouvoir surprendre l’autre.
Et si le scénario de Romain Protat, ne vient pas bousculer le genre, la mise en scène de Frédéric Forestier est suffisamment efficace pour pouvoir donner un rythme et un sens à l’ensemble. Sans faire dans l’extraordinaire, le réalisateur parvient à garder un certain rythme et à diriger ses acteurs d’une main de fer qui lui permet ainsi d’obtenir les meilleures compositions possibles. Et même si parfois le film a tendance à faire dans la facilité, le réalisateur parvient toutefois à ne pas faire dans l’humour bas de gamme, et rentre élégamment dans le cadre de la comédie sentimentale dans laquelle les parents ont bien du mal à trouver les réponses à leur enfant.
Dans le rôle des parents Isabelle Nanty (Asterix et Obelix : Mission Cléopatre) et Pierre-François Martin Laval (Profs), semblent s’amuser comme des petits fous, et forment un couple à l’écran parfaitement cohérent, qui ne manque ni de charme, ni de charisme pour pouvoir nous faire accepter le postulat de départ de parents finalement assez cool, un brin bobos, très attachés à leur enfant qui sont prêts à toutes les transgressions pour pouvoir l’aider à sortir de son chagrin d’amour. Face à eux
Thomas Solivérès, continue son parcours d’adolescent malmené, qu’il entretient depuis un certain nombre d’années notamment dans son rôle du plumeau dans « Intouchable ».
En conclusion si « Mon Poussin » n’est pas la comédie qui va révolutionner le genre, elle a au moins le mérite de se porter sur un scénario intelligent, qui ne va pas forcément faire systématiquement dans la facilité mais qui va au contraire, mettre en parallèle la vie amoureuse naissante de l’enfant face à la vie amoureuse des parents qui se sont, sans s’en rendre compte, enfermé dans une espèce de routine, en se tournant majoritairement sur le destin de leur garçon. Une comédie à regarder sans se poser de questions, et qui nous fait passer un agréable moment.