Tous les soirs, c’est au Club Lola’s que les « Papillons de nuit » se réunissent pour chanter, danser et rire jusqu’au bout de la nuit. La célèbre boite de nuit est tenue par Maggie, son père et sa sœur. Ce trio de choc travaille d’arrache pied pour faire tourner l’entreprise familiale. Mais la jolie Maggie n’attend t-elle pas plus de la vie ? Aller au bout de ses rêves ? Découvrir le monde ? Vivre le grand amour ? Entourée de Mandoline, sa sœur cadette, de Tennessee, d’Angelina la rebelle, des « Princes des villes » éternels séducteurs, de Mathis le pianiste romantique, Maggie est à la recherche du bonheur maintenant. Un soir, un événement tragique va bouleverser leur vie. Face au drame, chacun va se positionner, s’assumer et oser sauter dans le vide pour enfin devenir soi- même et prouver qu’ils existent.
Après avoir montré les crocs, suite à la sortie d'un album de Jenifer, dont France Gall, n'aurait pas donné l'autorisation de reprendre ses chansons, la chanteuse s’installe avec toute sa troupe au palais des sports de Paris avec une comédie musicale dans le titre résonne comme une de ses chansons : « Résiste ».
Dès la séquence d'ouverture dans laquelle nous voyons la chanteuse sur un écran géant apparaître comme une grand-mère aimante avec sa petite fille, à qui elle s’apprête à lui raconter une de ses histoires passées, on comprend très très vite que la comédie musicale sera axée sur un personnage qui ressemble fortement à France Gall. L'impression se confirme dès lors que sur la scène les premiers comédiens chanteurs apparaissent notamment deux jeunes filles aux coiffures qui rappellent les différentes carrières de France Gall, l'une d'elle est même habillée d'une marinière qui rappelle forcément la France Gall des années 60.
Mais quoi de plus logique, me direz-vous, sachant qu'une bonne part du public est venu justement pour entendre les chansons de France Gall et de Michel Berger sur scène réinterprétées par d'autres artistes avec le secret espoir que la chanteuse fasse une apparition. En effet depuis plus de 15 ans la chanteuse a décidé de se mettre à la retraite et de ne plus apparaître sur scène.
Alors forcément une comédie musicale reprenant ses chansons ne pouvait qu’attirer majoritairement un public déjà acquis à la cause de l'artiste. Le résultat est toutefois un petit peu différent car si les musiques de Michel berger résonnent avec autant d'efficacité que lors de leurs sorties, le livret a tout de même de quoi décevoir même le plus grand fan. En effet France Gall et son co-auteur Bruck Dawit ont écrit une histoire finalement assez basique qui reprend le parcours d'une boîte de nuit dans laquelle les différents protagonistes se lient d'amitié parfois même d'amour, tout en se battant pour faire exister ce lieu si emblématique de leur existence. Bien sûr, cela peut rappeler d'une certaine manière « Starmania » mais cela rappelle surtout que cette comédie musicale est un simple prétexte pour compiler toutes les chansons qui peuvent toucher le cœur du public et des fans depuis de nombreuses années.
C'est d'ailleurs certainement la meilleure idée que les deux co-auteurs ont eu de rassembler et de mélanger les chansons des deux artistes pour pouvoir ainsi offrir au public un spectacle de grande qualité. D'ailleurs c'est très sensible lorsque l'on regarde le spectacle, on y voit un public debout, vivant les chansons comme dans un concert et se fichant royalement d'une certaine manière de l'histoire qui se déroule devant eux. Et c'est peut-être ça l'idée qu'aurait dû suivre France Gall offrir simplement un spectacle joué par de jeunes chanteurs et de jeunes musiciens qui reprendraient l'intégralité des chansons de France Gall et de Michel Berger. Ici toutes les parties théâtrales sont assez pesantes d'autant que tout est surjoué, assez mal dirigé et donne une énergie qui est en total décalage avec l'action qui se passe.
D’ailleurs c’est la mise en scène qui pêche un peu également avec des mise en place un peu hystériques, comme si les comédiens venaient de faire un marathon avant de démarrer le spectacle et lorsque des répliques sont faites pour lancer une chanson, les phrases sont trop appuyées pour être réellement fluides. On peut même regretter des jeux de scène sur certaines chansons, notamment le jeune Victor Le Douarec, qui jouent beaucoup trop la carte du mimétisme avec la chanteuse, quite à en perdre de la cohérence. Côté chorégraphies, Marion Motin, créatrice du groupe de danse « Swaggers » signe des chorégraphies particulièrement spectaculaires, même si sur certaines chansons, certains pas sont assez surprenant, comme sur Débranche et son mouvement de boxe.
Du coup on s'enflamme pour « Il jouait du piano debout » pour « Debranche » pour « Ella, Elle l’a » pour « La groupie du pianiste » et pour bien d'autres encore, mais on s'ennuie terriblement dès lors que les chanteurs commencent à jouer la comédie de manière assez approximative.