L'histoire :
En 1965, An 2058 du calendrier Thailandais, va avoir lieu à Tha Ruea District, dans la province de Ayutthaya, un des Hold Up les plus médiatisé de Thailande. White Tiger, un bandit connu des services de Police va recruter 17 membres afin de voler l'or de Tha Ruea. Arrivé en ville, une équipe se charge de prendre en otage le commissariat pendant que l'autre groupe vole l'or. Tout se déroule selon les plans jusqu'à ce qu'un des membres de White Tiger, Tiger Lamai parte avec l'or. Une poursuite commence alors entre les deux clans et la police ....
Critique subjective :
Le cinéma Thaïlandais est décidément très surprenant, autant par son histoire chaotique que par sa capacité à mélanger les genres
. La collection Asian Star nous avait déjà donné l’occasion de découvrir Killer Tattoo, film d’action et joyeux fourre-tout décalé que Jean-Pierre Dionnet présente comme une Tarantinade et où l’on croisait un gangster qui se prenait pour Le King Elvis. Aventi a sorti de son côté
Tropical Malady (2004) tandis que Kubik Video sort
Goodman Town (2002) en même temps que Siamese Outlaws. Entre Monrak Transistor (2001) et Last Life in the universe (2003) (que nous n’avions malheureusement pas pu avoir en test), le très beau
Bangkok dangerous (2000) ou
Ong Bak (2003) qui présente les scènes de combats les plus enthousiasmantes depuis
Bruce Lee,
le cinéma thaïlandais est bien rentré dans une nouvelle dynamique de création.
Siamese Outlaws est un film d’action qui peut tout à fait être comparé à des films d’actions Hongkongais auxquels il emprunte certains codes. Le style réaliste et violent que développe le réalisateur Wenai Phathomboon avec Siamese Outlaws correspond à une nouvelle tendance du cinéma thaïlandais. Suivant cette logique, il a fait le choix d’utiliser des câbles afin de produire des scènes de combats aériens qui restent cependant assez sobres quand on les compare à ceux des productions hongkongaises équivalentes. Ainsi certains personnages du gang de Tiger Lamai, plus charismatiques que d’autres se déplacent par moment en glissant pratiquement tandis que le chef du gang de Tiger Lamai, également adepte de la magie noire, se déplace en sautant et volant. On pense notamment aux
Heroic Trio (1993) de
Johnnie To & Chiung Siu-tung ou bien sur au plus récents Tigre et dragon (2001) par exemple.
L’histoire de Siamese Outlaws est inspiré d’un braquage historique survenu à Tha Ruea District, dans la province de Ayutthaya dans la Thaïlande de 1965. Il s’agit donc d’une forme de reconstitution de cet évènement adapté avec quelques aménagements afin de rendre les personnages plus consistants.
Le film oscille entre l’esprit du western spaghetti et du film d’action hongkongais avec une petite dose de magie noire et de superstitions. Selon le réalisateur et l’actrice Sasithon Thongsu, Siamese Outlaws aurait une portée moralisatrice postulant qu’aucun Dieu ne protège les mauvaises personnes car tout finit par se payer. Dans le contexte de superstition de la Thaïlande on ne doute pas que cette morale doit avoir une forme de réalité.
Si on évite un côté loufoque que le cinéma thaïlandais semble affectionner,
Siamese Outlaws ne laisse pas le souvenir d’un film d’action dur et sanguinaire. Il aurait peut-être été plus indiqué de produire un film beaucoup plus réaliste afin de coller au plus près de la véritable histoire. Certes le film n'aurait plus sa touche thaïlandaise mais il me semble que l'on perd un peu de l'intérêt de revendiquer un scénario basé sur un fait historique. La réalisation reste très proche d’autres productions asiatiques équivalentes en amenant une petite touche thaïlandaise, cependant on repère plusieurs trouvailles qui se perdent dans des lieux communs du film d’action. Il y a fort à parier que les années à venir seront l’occasion de voir de nouveaux films empreint d’une forte créativité que l'on trouve d'ailleurs déjà dans le cinéma de réalisateur comme Pen-Ek Ratanaruang.
Verdict :
Si vous êtes fan de film d’action Hongkongais, Siamese Outlaws vous intéressera puisqu’il en emprunte certains schémas tout en apportant la touche du cinéma Thaïlandais. Finalement, le cinéma thaïlandais est peut-être meilleur quand il produit des réalisations plus ambitieuses comme Ong Bak pour le film d’arts martiaux ou Bangkok Dangerous pour le mélodrame. Le meilleur est probablement à venir.