L'histoire
Comme 4 frères, ils partagent tout. Ils vivent ensemble, rigolent ensemble, admirent la même présentatrice du journal TV... En réalité, ces 4 jeunes sont des tueurs professionnels, méthodiques, ils exécutent les contrats sans états d’âme. Pour ces raisons, ils sont respectés dans leur milieu. Cependant leur prochain contrat qui doit se dérouler en pleine représentation théâtrale dont la cible est une jeune femme va provoquer au sein du groupe une prise de conscience qui va rendre difficile son exécution.
Critique artistique
Troisième film du réalisateur coréen Jin Jang (par ailleurs scénariste de Ditto (2000) ou Welcome to Dongmakgol (2005)), Guns and talks (2001), une comédie d’action sur les tueurs à gage est plutôt réussit grâce à son approche comique et romantique du milieu des tueurs, réussissant le pari de distiller blagues et scènes burlesques dans une ambiance bon enfant et romantique. Sans cette double approche d’un genre ordinairement plutôt sérieux et sombre, Guns and Talks n’aurait probablement été qu’un avatar de plus d’un genre largement représenté dans les cinémas d’Asie. En dépit d’un format assez long, le scénario parvient à nous captiver d’autant que l’interprétation des quatre jeunes acteurs est plutôt d’un bon niveau. On note que parmi ces acteurs figurent notamment Shin Hyun-Joon (Sang-yeon) que l'on a vu dans Bichunmoo (2000), où encore Shin Ha-Gyun (Jung-woo), qui a joué dans le très bon J.S.A.: Joint Security Area (2000) de Park Chan-wook mais également le rôle du sourd-muet dans Sympathy for Mr. Vengeance (2002) puis Lady Vengeance (2005), premier et troisième volets de la fameuse trilogie sur la vengeance de Park Chan-wook voire dans Save the green planet(2003) où il signe encore une belle performance. Si on rajoute Jae-yeong Jeong (Jae-Yung) qui apparaîtra l’année suivante dans le controversé No Blood No Tears mais aussi dans Sympathy for Mr. Vengeance (2002), Silmido (2003) ou Welcome to Dongmakgol (2005) et le doux visage de jeune premier de Bin Won (Ha-Yeon) vu plus récemment dans Taegukgi (2004), on aboutit à une distribution très étoffée, comme taillée pour plaire à un public féminin, de préférence jeune.
Le film sur les tueurs à gage est un genre proche du polar auquel on peut dire que John Woo a donné son cadre d’existence grâce au film The Killer (1989) avec Chow Yun-fat, mettant aussi en avant la dimension romantique de la figure du tueur. A la suite de ce film, de nombreuses réalisations que cite Julien Sévéon dans le bonus Guns and Asia ont été produites autant à Hong Kong où ce genre a un ancrage profond mais aussi au Japon, en Thaïlande ou encore en Inde. On sait que le tueur à gage est un acteur des sociétés du crime respectives de tous ces pays que ce soit au Japon chez les yakusas (La saga Streetfighter adapté du manga Golgo 13 avec Sonny Chiba ou Ichi the Killer (2001)), en Chine et à Hong Kong dans les Triades (The triad Zone(2000) dans le genre comique, Killer(2005) où est présenté de manière très humaine un groupe de tueur qui occupent la fonction de Dao Shou, le tueur dans les triades ou Election 1& 2 de Johnnie To ), en Corée du sud dans la Jopok, la mafia coréenne présentée de manière comique dans Ma femme est un gangster(2001) ou en Thaïlande avec Killer tatoo(2001) dont on rapporte de manière assez insolite dans le magazine Courrier International qu’un groupe de personnages pratiquant des activités hors la loi comprenant des tueurs à gages viennent chercher les tatouages pare-balles du temple de Bang Phra qui sont censés les rendre invincibles.
La comparaison entre le film Killer et Guns and Talks est adéquate car elle offre la possibilité de confronter des visions antagonistes de deux groupes de quatre tueurs à gages qui suivent une trajectoire radicalement opposée. Dans Killer, l’issue est tragique tandis que les tueurs de Guns and Talks, comédie oblige, s’en sortent plutôt bien. Le film présente leur activité de Tueurs à gages finalement comme une activité assez ludique et de manière suffisamment légère pour que l’on oubli qu’il s’agit de meurtres exécutés parfois de manière très violente. Les deux films ont cependant en commun de nous faire vivre de l’intérieur la vie de tueurs professionnels qui est bien entendu plus réaliste et sociologique dans Killer que dans Guns and Talks. Dans ce dernier, leur image est adoucit par leur passion pour Oh Yeonglan, la femme tronc au tailleur rose qui présente le journal télévisé dont ils ne retiennent jamais rien, fascinés qu’ils sont par la beauté tranquille et rassurante de leur femme à eux, qui leur souhaite toujours de passer une bonne journée après leur avoir parlé des faits de société. A ce titre, la scène (29ème minute) où ils sont tout les quatre assis en tailleur devant le poste de télévision pour regarder, plutôt admirer, la présentatrice du journal télévisé est très amusante et fait penser, en parti à cause de l’ambiance romantique et de la musique légère et souriante qui l’accompagne, à certains animés où sont décris les sentiments de personnages béats d’amour.
Guns and talks présente de manière assez amusante les quatre tueurs en insistant sur leur caractère ce qui est une bonne manière de s’assurer la sympathie du spectateur et leur rôle respectif dans l’équipe puisqu’ils vivent et travaillent ensemble. Sang-Yeon et le chef et la tête pensante de la bande, prévoyant les plans d'actions tandis que Ha-Yeon, son petit frère qui est aussi le narrateur en voix off, exerce ses talents en tant que hackers. A leurs côtés, Jung-Woo est spécialiste en armement et explosifs tandis que Jae-Yung, est le sniper de la bande que l’on voit d’ailleurs à l’action avec son nouveau fusil à lunette qu’il découvre avec plaisir chez l’oncle de Sang-Yeon et Ha-Yeon. Certaines caractéristiques des personnages s’avèrent assez loufoques à l’image de Jung-Woo, le spécialiste en armement et explosifs qui est devenu tueur après avoir du renoncer à une carrière de marathonien qui s’annonçait pourtant prometteuse grâce à ses grosses cuisses car nous dit la voix off, il ne savait pas s’orienter ce qui est très cocasse quand on sait que les parcours de course à pied sont très balisés. En tant que comédie d’action consacrée aux tueurs à gages, Guns and Talks parvient à offrir quelques situations burlesques réussies comme celle où Jung-Woo qui doit tuer une femme qui s’avère enceinte, finit par danser un slow avec elle. La dimension romantique dans le caractère de nos quatre tueurs peuvent les conduire à remettre en cause un contrat ce qui bien entendu n’est pas bon pour leurs réputation et par conséquent pour leurs affaires.
Verdict
Troisième film du réalisateur coréen Jin Jang, Guns and talks, une comédie d’action sur les tueurs à gage est plutôt réussit grâce à son approche comique et romantique du milieu des tueurs, réussissant le pari de distiller blagues et scènes burlesques dans une ambiance bon enfant et romantique. En dépit d’un format assez long, le scénario parvient à nous captiver d’autant que l’interprétation des quatre jeunes acteurs est plutôt d’un bon niveau. Une bonne comédie d’action à découvrir
Bonus
Guns & Asia : reportage exclusif Kubik Vidéo« L’histoire des tueurs à gages dans le cinéma asiatique »par Julien Sévéon (21mn 10). Cette interview présentation par Julien Sévéon dans la torpeur d’une cave, est le document bonus valable de cette édition ; manque cependant quelques éléments iconographiques pour illustrer le propos (mais on suppose que cela doit être compliqué à gérer d'un point de vu des droits de reproduction). Très documenté et calé, l’histoire du film de killer est expliquée, détaillée et commentée à partir du film The Killer (1989) de John Woo avec Chow Yun-fat. The Killer a ouvert la voie à un nouveau genre, le film de tueur à gages, avec Dragon from Russia (1990) ou Killer Blues (1990). Julien Sévéon rappelle également que Wong Kar-Wai à ses débuts s’était essayé au genre avec Les anges déchus juste avant de parler de Johnnie To qui a donné un dynamisme à ce genre grâce à des films où évolue le modèle du tueur à gage avec Beyond Hypothermia (1996). De nombreuses références sont citées comme Ballistic kiss (1998) (toujours l’image du tueur romantique), Fulltime Killer (2001) de Johnnie To. Le genre que John Woo à largement contribué à forger est fortement inspiré du cinéma japonais d’où émergent des influences telles que Golgo 13, manga très connu au Japon racontant l’histoire d’un tueur à gages acceptant tout les contrats payés quels qu’ils soient. Le personnage de mercenaire incarné par Sonny Chiba dans Street fighter est directement inspiré par Golgo 13. Bien entendu sont cités des films comme La Marque du tueur de Seinjun Suzuki, Pistol Opera (2001), Ichi the killer (2001), Azumi (2003), Another lonely hitman (1995) et bien sûr Crying Freeman (1995). On se rend compte que ce genre lancé au japon se retrouve aux quatre coins de l’Asie avec dans certains pays une ont par ailleurs relancé le genre avec Bangkok Dangerous (1999) présentant un tueur à gage sourd et muet qui va vivre une romance (un film très intéressant à voir). Le film de tueur à gage trouve même un terrain favorable en Inde avec le film Satya (1998) de Ram Gopal Varma par exemple.
Making Of (4mn 23) : document peu intéressant (on dira que c’est mieux que rien) où l’on voit une suite de séquences où l’équipe du film travaille mais sans que des informations particulièrement décisives ne ressortent de l’ensemble et sans qu’il n’y ait de véritable construction interne à ce making of. On apprend rien de particulier et il n’y a pratiquement pas de commentaires des membres de l’équipe.
Bandes annonces Kubik : A family, Guns & talk, Natural city, Siameses Outlaws, Ichi the Killer, Ichi the Killer - episode 0 (aniamtion), Goodman Town, Ghost, Springtime, Flower and snake.
Scenes(chapitrage)
Les crédits
Menus
L’interface est simple et reprend le style graphique présent sur le fourreau cartonné contenant le boîtier DVD plastique simple. L’interface propose un menu pour consulter le film par chapitres.