Yuzuyu est une petite fille de 5 ans dont le papa vient de mourir et que sa mère vient d’abandonner. Pris en charge par la famille de la maman, Yuzuyu se retrouve placée sous la garde de Kippeï, un jeune homme de 17 ans volage et s’intéressant plus aux joies de l’adolescence plutôt qu’aux responsabilités de s’occuper d’une enfant de 5 ans.
Pour les trentenaires dont je fais partie, il y avait plusieurs type de dessins animés : Les super héros : Les quatre fantastiques, Ulysse 31 et dans un autre registre Goldorak ou Albator.. Mais la sensibilité des enfants n’était pas non plus épargnée avec des séries animées telles que Candy ou encore pour le plus déprimant Rémi sans famille. Point commun de tous ces titres, excepté Ulysse 31, ce sont des séries japonaises.
Et les années faisant, l’animation nippone, nous a gratifié de petit chef d’œuvres de poésies, mais aussi de déprime « Le tombeau des lucioles » en est un exemple. « Babe, my love », malgré son titre plein de bonheur et de joie, n’en n’est pas moins une série d’animation d’une tristesse hors norme. Chaque épisode en rajoute une couche. D’abord la petite Yuzuyu, vient de perdre son père et sa mère l’abandonne, elle est donc recueillie par sa tante, qui la confiera à son fils le (trop ?) jeune Kippeï. Puis ensuite des fillettes de la classe de la petite Yuzuyu, ne peuvent s’empêcher, en toute innocence, de se moquer de la situation de la petite cousine. Mais comme si cela ne suffisait pas, elle subit ensuite la jalousie d’une jeune fille, cette fois ci amoureuse de Kippeï. Et la liste serait beaucoup trop longue dans cette longue plongée dans la détresse d’un enfant.
Alors autant le dire, de suite, effectivement les enfants regardent d’un autre œil ce type d’histoire, leur innocence leur permet de passer outre ces considérations d’adultes, qui consistent à analyser le comportement des uns et des autres, plutôt que de s’arrêter au faits et à l’espoir toujours constant d’un bonheur à venir. Les enfants s’accrochent avec délice à tous ces petits moments de bonheur, même aussi infimes soient -ils, afin, et avec toute l’inconscience qui font l’enfance, que tout ce qui obscurcit les journées soit effacé. Mais quand même les auteurs de dessins animés japonais sont-ils obligé de prendre des histoires aussi triste pour attirer l’attention des enfants ? N’y a-t-il pas d’autres sujets plus joyeux, plus enlevés que la mort et l’abandon ? J’ose espérer que oui !
Pour ce qui est de l’animation, « Babe, My love » est une série d’une grande qualité et d’une profonde finesse. Les traits ne sont pas particulièrement exagérés et les personnages restent très attachants. Le charme de Kippeï et la douceur de Yuzuyu transparaissent à chaque plan. La qualité des dessins si propre à l’animation nippone, ne se dément pas. L’ensemble est aussi touchant qu’exubérant. On sourit autant que l’on s’attendrit, on est surpris autant du travail de détail que de la naïveté de certains plans. A noter quand même, un record presque dépassé, celui du plus long générique de dessin animé.
En conclusion, une série animée totalement réussie, à l’animation et au graphisme impeccable, mais à l’histoire aussi sombre qu’un roman de Zola. Une sorte de jeux constants entre la déprime et l’humour, dans lesquels les animateurs japonais sont devenus les maîtres. A conseiller aux enfants, mais à proscrire aux parents au bord de la déprime.