Le cygne noir

Titre Original
The Black Swan
Genre
Pays
USA (1942)
Date de sortie
mardi 2 octobre 2007
Durée
81 Min
Réalisateur
Producteurs
Robert Bassler
Scénaristes
Ben Hecht, Seton I. Miller
Compositeur
Alfred Newman
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Fabien Malaval
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
81 min
Nb Dvd
1

L'histoire :

 

          La Jamaïque, XVIIIème siècle. Le roi d'Angleterre, contre l'abandon total de la piraterie, amnistie les boucaniers qui acceptent de déposer les armes. Le capitaine Morgan, grand pirate devant l'éternel, conclu le marché, et , devenu respectable, se voit confié la charge de gouverneur. De ses deux fidèles lieutenants, seul James Harring (Tyrone Power) décide de le suivre sur la voie de la rédemption. Leech, lui, considérant le revirement de son ancien supérieur comme une trahison, en profite pour devenir le sabordeur le plus redouté des Caraibes. Haring est chargé par Morgan de traquer Leech et son navire, le "Cygne Noir".  

 

Critique artistique :

 

           Au temps des grands studios, la bataille faisait rage: d'un côté la Warner avec Errol Flynn, de l'autre la Fox et Tyrone Power. Voulant apporter une alternative aux films de pirate des célèbres frères, la Fox décide elle aussi de produire son film de pirate, avec sa star et son réalisateur maison. Tout comme les films avec Flynn, tel Capitaine Blood (1935), Le Cygne Noir est basé sur une nouvelle de Rafael Sabatini. Et comme son prédécesseur, il contient son quota de romance, aventure et boucanerie.

 

 Ah! Le joies de la piraterie, du grand air et du dépaysement. Le film, sur une intrigue simple, voir simpliste, nous refait vivre la grandeur des productions de l'âge d'or... Rien n'est oublié: le héros est beau, un brin provocateur; la douce est belle, farouche et passive; le méchant est très très méchant et son accolyte (Anthony Quinn, excellent) est un sadique,  borgne comme il se doit. Dès l'ouverture, le ton est donné. Deux maquettes de bateau, une découverte ( technique consistant à projeter sur un fond en toile un décor filmé), des canons, de la fumée, et c'est parti. Bientôt, Tyrone Power, habitué aux rôles de héros à part obscure, apparaitra, moitié soûl, déplorant son vieil ami Morgan, qu'il croit pendu. Il se fait capturer, tombe amoureux de la fille de l'ancien gouverneur, l'enlève avant de partir poursuivre Leech. Mais sous ses apparences de simple divertissement , Le Cygne Noir est aussi un brillant exemple de l'inventivité des scénariste et des metteurs en scène de l'époque: du meilleur ami de Harring comme porte parole du scénariste et commentaire intra film, à la violation du code Hayes et de sa stupidité. Pour exemple, la scène où Power se réfugie dans le lit avec Maureen O'Hara , entendant Leech venir  dans la coursive. Cet acte osé au temps du puritanisme américain aurait pu choquer les tête bien pensantes, mais habilement, le scénariste fait intervenir Leech qui regarde sous les draps , et l'on voit que nos deux héros sont encore habillés... Là où la perversité se veut à double sens, c'est que l'on fait de Leech un fieffé coquin, car s'il regardait sous les draps ce n'était point pour vérifier mais bien pour soulager ses pulsions sexuelles...

 

Que ceux qui sont allergiques au jeu d'acteur "premier degré" passent leur chemin, ici la subtilité n'est pas de mise, et l'improvisation n'existe pas. Si les acteurs se débrouillent très bien dans leurs rôles, on ne peut s'empêcher de sourire face à leurs mimiques et aux dialogues attendus. Et c'est là où le simple amateur doit laisser place au cinéphile ; non, Le Cygne Noir n'est pas cliché, il fut à l'origine des clichés... Si les manières d'un Anthony Quinn jeunot peuvent agacer, il faut bien ancrer dans les esprit que le cinéma américain a toujours, même aujourd'hui, fonctionné par la caractérisation directe et sans forme implicite de ses personnages et récits. Il faut donc accepter cela pour en apprécier toute la saveur, d'autant plus que le papier du bonbon se veut agréable à l'oeil: les décors projetés en découverte (voir plus haut) ont été tournés effectivement dans les Caraïbes, les costumes sont soignés, et les maquettes sont magnifiques de détails... Sans oublier une photographie magnifique, oeuvre de Leon Nimroy, dont il fut récompensé en 1942 par un oscar. L'intelligence du scénariste, qui place ici dans le rôle de Tom Blue son acteur fétiche, se fait sentir justement à travers se personnage, qui nous commente l'action et ses faiblesses , nous mettant le doigt sur ce quoi selon lui est bien trop "énorme". Malheureusement, ce démontage des poncifs ne suffit pas à faire oublier que bien trop de questions restent en suspens endéans la résolution de l'intrigue: le méchant anglais sera -t-il puni? Morgan sera -t- il destitué? Etc...

 

Evidemment comparé à la trilogie de Jack Sparrow, le film parait bien léger, mais loin du divertissement de foire "disneyesque" et de sa surenchère d'effet spéciaux, Le Cygne Noir trouve sa place dans le coeur des nostalgique du cinéclub. Mais il permet aussi d'avoir un aperçu de l'évolution du genre au  cours du temps, de sa mort à la fin des années 50 à sa résurrection au cours des années 90, avec Pirate! de Polansky, moribond mais dans la veine, ou bien le renouveau du genre à travers l'amalgame au fantastique de la trilogie Pirates Des Caraïbes. Toute cette évolution est d'ailleurs illustrée à travers un photomontage de la piraterie cinéphilique, de Flynn à Walther Mathau. Quant à l'interview de Bertrand Tavernier, qui pour les profanes, n'est pas seulement un grand réalisateur français, mais aussi un éminent spécialiste du cinéma hollywoodien, elle est passionnante et enrichissante. Entre anecdotes sur les différent protagonistes du tournage et leçon d'histoire de l'art, elle saura comblé les afficionados d'Hollywood   Stories comme les férus de Bouillon De Culture. Seul regret, on aurait aimé que ce grand monsieur nous fasse le plaisir d'un commentaire audio pour le film.

 

Verdict:

 

Un film essentiel de l'histoire du cinéma d'aventure américain. A voir, et à revoir, pour ceux qui veulent savoir ce qui amena à Pirates des Caraïbes, comme pour ceux qui recherche un agréable voyage dans la nostalgie de l'Âge d'Or. Hissez la grand' voile, cap sur l'horizon: "Trois squelettes sur un coffre, et hop! Une bouteille de rhum"

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1

Ah le technicolor... Une jolie édition, les couleurs, kitschissimes, sont rendues avec bonheur. Que de charme pour les amoureux des films de papi comme moi ! La compression ne se fait jamais sentir, c'est un régal pour les yeux. A noter que Leon Shamroy reçu un oscar pour la photographie du film. Du beau travail !

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Anglais
2.0
Deux pistes , toutes deux en stéréo, mais le film datant de 1942, je ne m'attendais pas à du 5.1 guerre des étoiles... Le rendu des voix est correcte, les musiques sont légèrement en retrait, tout comme les effets (ce qui est tant mieux: j'exècre ces films où les explosions retentissent, les pneus crissent mais le dialogue de l'acteur "où qu'il est?") . Pour les fans de VF, un boulot médiocre encore une fois sur la traduction, et les accents se perdent au passage (comparez Tom Blue en VO et en VF... C'est déplorable.).

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
45 min
Boitier
Amaray
Une magnifique entrée en matière de Bertrand Tavernier et un gentil photo montage sur le thème du film de pirate, des menus animés jolis (mais pas transcendants) sur fonds de carte des caraïbes, des couleurs agréables à l'oeil ... Ma foi c'est  pas si mal!
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
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