L’histoire :
Une jeune femme intègre une école d’art dramatique proposant une singulière méthode d’apprentissage.
Critique subjective :
Ecrit, réalisé et monté par Andreas Marschall, Masks débarque en DTV après un passage remarqué à la première édition du PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) où il remportera notamment le prix du public.
Masks est avant tout un hommage au giallo, ce (sous)genre mythique qui fit les beaux jours du cinéma bis transalpin. Démontrant sa connaissance pointue et son amour du genre, Marschall remplit scrupuleusement le cahier des charges giallesque. Au menu : intrigue sous influence (le scénario est une relecture de Suspiria), mise en scène maniérée (cadrages tarabiscotés, meurtres sophistiqués, plus obsessionnels sur les yeux), jeu sur les couleurs (avec un net attrait pour le pourpre), montage affûté et bande originale lancinante. Tout y est. Sans atteindre la flamboyance d’un Amer, Masks reste tout de même une délectable madeleine de Proust.
L’autre force de Masks, c’est de ne pas être qu’un simple hommage appuyé. Le film ne s’en tient pas là et dévie au fur et à mesure, finissant pas transcender son postulat de base et emprunter sa propre voie. Un chemin tortueux caractérisé par une ambiance bizarre distillant le malaise (le visionnage du film a un côté troublant). Masks se pare alors d’une densité thématique et d’une profondeur psychologique inattendues. Bouillonnant, vertigineux, il mêle régression sensorielle, version démente de la méthode Stanislavski-Strasberg et exploration de la folie. Sur la fin, Masks se paie aussi le luxe de revisiter joliment l’un des grands mythes du fantastique et de rendre un bel hommage à Je suis vivant, l’œuvre culte d’Aldo Lado.
Verdict :
Sans être parfait (le film est handicapé par un budget limité et une interprétation de qualité variable), Masks s’impose néanmoins comme une œuvre d’épouvante originale qui mérite le détour.
Une restitution correcte mais sans plus. Honnête, le rendu global propose une belle gestion colorimétrique (un gros défi en l’espèce) mais pêche quelque peu avec sa définition perfectible et sa compression parfois visible. Un transfert plus soigné eut été appréciable.
Des pistes Dolby Digital 5.1 (version originale allemande et version française) honnêtes mais perfectibles. Relativement efficaces, elles manquent néanmoins de punch et d’ampleur. On aurait aimé quelque chose de plus enveloppant, d’autant que le film s’y prêtait parfaitement. Une fois n’est pas coutume, les doublages français étant de qualité médiocre, on se tournera donc impérativement vers la VO.