L’histoire :
Perdus sur une route en bordure d’un parc national, des jeunes gens tombent sur un homme qui les implore de l’aider à libérer sa sœur, coincée dans une sorte de piège.
Critique subjective :
Sorti en 2010, Rabies est le premier long-métrage d’Aharon Keshales et Navot Papushado, un duo qui en assure l’écriture, la réalisation et le montage. A noter que le titre revêt un intérêt particulier pour les historiens du cinéma puisqu’il s’agit là du tout premier film horrifique israélien.
A la croisée des genres, Rabies mélange horreur (le slasher n’est pas loin), drame et film choral (avec une sensibilité évoquant Lantana et La nuit des tournesols). En résulte un ton particulier et … plutôt original. Si la forme, correcte au vu des contraintes du projet (un budget de 100 000 dollars et un tournage de 19 jours), ne brille pas particulièrement, le film affiche en revanche une belle qualité d’écriture. Prenant soin de ne pas sombrer dans certains travers du genre horrifique, Keshales et Papushado mettent un point d’honneur à ficeler une intrigue imprévisible. Jouant sur les concours de circonstances, les réactions en chaîne, les quiproquos et l’inversion des valeurs, le film possède une mécanique narrative qui surprend régulièrement. L’effet est rafraîchissant. Toujours dans une optique de renversement des poncifs de l’horreur, les auteurs s’attachent aussi à donner une certaine épaisseur aux personnages (avec une alternance intéressante entre humanisation et déshumanisation). Là encore, le résultat s’avère payant.
Verdict :
Nous rappelant avec force que l’horreur est humaine, Rabies s’impose comme une première œuvre prometteuse.
Une image de facture correcte. Sans faire preuve d’un panache exceptionnel, les visuels s’avèrent néanmoins précis et affichent une colorimétrie fidèle aux choix artistiques des deux réalisateurs. Même constat du côté de l’encodage avec une compression qui sait rester relativement discrète en toutes circonstances.
Des pistes 5.1 qui tiennent la route. En version originale comme en version française, la restitution est puissante, dynamique et bien répartie. On déplorera juste un léger manque de précision (ça manque un peu de détails) mais rien de rédhibitoire. Version originale à privilégier.