L’histoire :
Un ours géant sème la terreur à Yellowstone.
Critique subjective :
1976, le danger vient des bois. C’est du moins ce qu’essaie de nous faire croire un petit succès cinématographique d’alors : Grizzly de William Girdler.
Sorti un an après Jaws, le métrage surfe clairement sur le succès du film de Spielberg et tente de capitaliser sur l’engouement du public pour le péril animalier. Comptant parmi les premiers succédanés des aventures du squale d’Amity Island, le film de William Girdler va néanmoins se montrer un peu moins paresseux que d’autres ersatz. Là où certains reprennent sans vergogne le concept du requin tueur (La mort au large et consorts), ou se contentent de changer de poisson (Orca, Piranhas, etc.), les scénaristes de Grizzly prennent tout de même la peine de délocaliser totalement l’intrigue. Changement de décor et de prédateur : il est ici question d’un gigantesque plantigrade qui va semer la terreur dans la région de Yellowstone. Ces différences soulignées, le film n’en reste pas moins sous influence et pille allègrement le chef-d’œuvre spielbergien, que ce soit au niveau du fond (le tandem formé par un représentant de l’ordre et un spécialiste de la faune, le risque médiatique pouvant saborder une saison touristique, …) ou de la forme (plans subjectifs à travers les yeux de l’animal, musique singeant la partition de John Williams, …).
Peu original, Grizzly n’est pas non plus un modèle d’efficacité. La tension est très limitée (pour ne pas dire inexistante), la mise en scène purement fonctionnelle et les personnages pas attachants pour deux sous. En réalité, le film est une sorte de slasher animalier répétitif et peu trépidant dans lequel les attaques, certes plutôt féroces, ont aussi un côté cheap (l’ours démembre quasiment à chaque coup de patte !) qui prête parfois à rire (cf. la séquence très bis de la tour de guet ou la scène redoutablement kitch avec le garçonnet au lapin blanc).
Verdict :
Ayant pour seule qualité une patine seventies assez réjouissante, Grizzly est loin d’être un chef-d’œuvre oublié.
Une qualité d’image à ras les pâquerettes. Chaque plan accuse le poids des années (plus de trois décennies se sont écoulées depuis la sortie du film) et trahit l’absence d’une restauration (nous ne sommes pas loin d’un rendu VHS !). Piqué approximatif, couleurs délavées et encodage bâclé torpillent définitivement le visionnage.