Carmen McRae "Live in Tokyo" - The Manhattan Transfer "Vocalese Live"

The Manhattan Transfer :
Ce groupe vocal à quatre voix (deux hommes et deux femmes) travaille sur le chant en harmonie depuis plus de trente ans, dans la lignée directe de Lambert, Hendrix and Ross qui ont ouvert la voie (la voix ?) dans les années 50 et 60. Ce concert de 1986 a été enregistré au Nakano Sun Plaza Hall à Tokyo et nous permet de retrouver Tim Hauser, Cheryl Bentyme, Janis Siegel et Alan Paul au sommet de leur art. Quelques rares décors, des tenues kitch, à la mode de l'époque, des semblants de chorégraphies et surtout un plaisir évident à chanter sur scène : voilà ce que l'on peut retenir de ce spectacle. La programmation des titres mélange des versions surprenantes de classiques (Count Basie ou Woody Herman), des mises en paroles de solos célèbres (Sonny Rollins et Clifford Brown) ou encore des chansons plus récentes, comme le fameux "Birdland" sublimé par l'interprétation de Weather Report.

1) Four brothers (4min39)
2) Rambo (4min44)
3) Meet Benny Bailey (4min02)
4) Airegin (3min33)
5) To you (4min43)
6) Sing joy spring (6min47)
7) Move (3min02)
8) That's killer Joe (9min06)
9) The Duke of Dubuque (2min46)
10) Gloria (3min07)
11) Heart's desire (2min41)
12) Birdland (4min25)
13) On the boulevard (3min42)
14) Shaker song (5min14)
15) Java jive (2min45)
16) Blue champagne (2min46)
17) How high the moon (1min53)
18) Boy form New York city (3min23)
19) Ray's rockhouse (5min06)

Carmen McRae :
Habillée d'une longue robe noire, l'artiste entre sur la vaste scène du Kan-I Hoken Hall à Tokyo (enregistré en avril 1986), dont seul le centre est éclairé. On comprend tout de suite que Carmen McRae ne donne pas dans l'exubérance. Son équipe est réduite avec Pat Coil au piano, Bob Brownan à la basse et Mark Pulice à la batterie.Après un début de carrière aux Etats-Unis dans les années 50, elle connaît le succès au Japon à partir de 1964 et se fait connaître en Europe dans les années 70. Elle a également exercé au sein de Big Bands comme ceux de Count Basie, Benny Carter ou encore Mercer Ellington. Sa voix légèrement cassée et sa diction parfaite font plaisir à entendre dans son vaste répertoire composé de standards de jazz, de chansons brésiliennes et de pop songs plus contemporaines. Ce concert est une parfaite illustration du talent de cette grande dame qui a longtemps été éclipsée par les trois grandes: Billie Holiday, Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan donc, une sorte de reconnaissance ...

On pourrait simplement regretter une mise en image un peu austère, avec une exagération du nombre de gros plans, peu utiles dans la mesure ou Carmen McRae ne présente pas un visage très expressif.

1) That old black magic (3min53)
2) I get along without you very well (4min07)
3) I concentrate on you (4min41)
4) Love came on stealthy fingers (4min34)
5) Getting some fun out of life (2min11)
6) Thou swell (1min55)
7) My old flame (3min29)
8) Yesterdays (4min42)
9) Listen here (4min41)
10) If I were a bell (1min38)
11) But not for me (5min01)
12) What a little moonlight can do (2min43)
13) That old devil called love (4min13)
14) As long as I live (4min51)
15) Upside down (4min19)
16) Dindi (4min47)
17) No more blues (5min23)
18) Beautiful month ago (3min04)
19) I'm an errand girl for rhythm (2min57)
20) Evergreen (2min33)
21) With one more look at you (4min24)

Ce premier volume Double Time jazz collection est enthousiasmant. Les artistes présentés sont des valeurs sûres, pas forcément sur-médiatisées, et nous gratifient de performances de tout premier ordre. Leurs styles ou approches différentes font en sorte que l'on a bien l'impression d'assister à deux spectacles distincts, aucune lassitude à redouter.Le traitement technique ne souffre d'aucun gros défaut, seule l'image est faillible. Les suppléments ne donnent pas dans la démesure mais, avec 160 minutes de concert, il y a de la matière.  

Chacun des deux concerts a été enregistré en 1986 et cela se voit.
La prestation de The Manhattan Transfer est restituée avec une image dont le grain est aussi visible que les couleurs sont artificielles : manifestement, la vidéo d'origine ne devait pas être d'une qualité exceptionnelle, son transfert sur DVD n'a pas fait de miracle.
En ce qui concerne Carmen McRae, l'image est plus flatteuse, moins "VHSesque". Moins colorée (mais plus naturelle), elle présente une définition plus acceptable avec parfois de légers défauts de compression, plus particulièrement visibles sur les gros plans de l'artiste.
En considérant les deux concerts, on peut qualifier l'image de moyenne. 

Tous les titres de cette Double Time jazz collection sont proposés avec un unique format audio : le Dolby Digital 2.0.
En ce qui concerne The Manhattan Transfer, le résultat est convaincant, les voix sont mises en avant mais sans pour autant écraser les instruments. Pour un format en stéréo, l'espace sonore n'est pas étriqué et donne réellement une impression de volume. On peut juste noter un léger souffle qui reste relativement discret.
En ce qui concerne Carmen McRae, là encore, l'écoute procure beaucoup de plaisir. Les passages rapides sont parfaitement restitués avec des notes bien distinctes et une voix au timbre naturel. Sur les titres plus calmes, plus intimistes, un souffle est perceptible mais, à l'inverse de Manhattan Transfer, il s'avère gênant par moments.
En dehors des problèmes de souffle, la bande son est d'une bonne qualité et justifie ainsi l'absence d'autres formats.

Un premier écran permet de sélectionner la langue des menus, un deuxième mentionne l'existence de pages pour les DVD-Rom, alors qu'un troisième explique la signalétique liée aux bonus. Enfin une courte animation qui présente l'ensemble des titres de la même collection (6 DVD). Après cette trop longue introduction, qu'il est impossible d'éviter, le menu général (sonore et animé) s'affiche : il permet d'opter pour l'un des deux concerts ou bien de faire une lecture totale du disque.
Pour chaque formation, on retrouve les mêmes sections :
- Play concert
- Chapters selection : chapitrage avec vignettes animées et titres.
- Title by title : sélection par chanson, option qui fait quelque peu double emploi avec le chapitrage et qui demande davantage de manipulations.
- Bonus section : section suppléments qui donne quelques indications sur le groupe ou l'artiste, les adresses internet, les titres interprétés. Enfin, les biographies relativement succinctes complètent le tableau.

En dehors d'une présentation agréable et lisible, l'interactivité n'offre que des pages écran (fixes ou déroulantes). Si elles apportent quelques éléments instructifs, elles donnent aux bonus une certaine froideur, des interviews auraient par exemple été bienvenues. L'essentiel réside dans les concerts, les bonus n'ont d'autre intérêt que celui d'apparaître sur la jaquette ...