LA CONFUSION DES SENTIMENTS

L’histoire

Roland, qui mène à Berlin une vie de débauché, décide à la suite d’une conversation avec son père, de partir pour une petite ville universitaire de province. A peine arrivé, il éprouve une véritable fascination pour son professeur. Celle-ci lui donne une joie intense qu’elle reste cachée, mais, inexorablement, la relation évolue jusqu’au scandale...
La confusion des sentiments naît de la rencontre de ces deux êtres, qui en dépassant la frontière de l’amitié, vont se retrouver sur un terrain inconnu entre l’enfer et le paradis.

Critique subjective

Origine du projet

Le film est né d’une adaptation du roman éponyme de Stephan Zweig, écrivain né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche. Il a écrit différents romans dont plusieurs ont été adaptés au cinéma. Kubrick avait commencé à travailler sur l’adaptation de son roman brûlant secret ce qui n’aboutit jamais mais fût adapté en Allemagne par Andrew Birkin en 1988 (Burning Secret), en France, en 2003 Laurent Bouhnik a adapté son roman 24 heures dans la vie d’une femme dont il existe une version anglaise datant de 1952 et il existe trois adaptation de Amok (1934, 1944 et 1993).

La confusion des genres

Le film repose sur un thème principal qui a été souvent exploré en littérature puis au cinéma : le thème de la rencontre amoureuse. Dans la confusion des sentiments cette rencontre s’exerce dans le cadre de l’attirance homosexuelle. Autour de ce thème vient se greffer deux autres orientations : la  jalousie et le désir dans la création.

La rencontre amoureuse qui nous est montré ici, est en quelque sorte double car elle se produit presque simultanément entre le jeune étudiant interprété par Pierre Malet et le professeur (Michel Piccoli) dans un premier mouvement puis entre l’étudiant et la bibliothécaire qui n’est autre que l’épouse du dit professeur. Donc la jeunesse vient exciter la libido d’un homme mur et celle d’une épouse peut-être délaissée par son mari mais également jalouse de lui et de sa relation avec le jeune homme.

La jalousie qui est à l’œuvre dans le film et qui se traduit par un rapprochement entre l’épouse et le jeune homme semble d’avantage due à l’effet positif de la relation entre les deux hommes sur le travail d’écriture du professeur qu’à une simple jalousie amoureuse. En effet, le professeur aurait écrit un livre qui reste introuvable car il en a stoppé l’écriture ; son épouse ne suffisait pas à attiser son désir créatif.

Le désir, moteur de la création, rapproche les deux hommes de manière amicale. Le jeune étudiant nourrit une grande admiration à égard de son professeur mais cette admiration et cet intérêt commun pour l’écriture se transforme en amour, provoquant un trouble qui a des répercutions dépassant le cadre de la sphère privée.

La relation homosexuelle (finalement quasi platonique et pratiquement avortée) présentée dans ce film reflète les difficultés sociales et psychologique qui étaient à l’œuvre à l’époque pas si lointaine où ce film est sorti dans les salles de cinéma. L’interview de Michel Piccoli  que l’on peut visionner dans les suppléments du dvd nous permettent de replacer le film dans son contexte d’origine.

Le film est distribué dans la collection Rainbow, sous-titrée « le meilleur de la vidéo gay » ce qui semble un peu déplacé. Ce qui est décrit dans le film et dans le roman de Stephan Zweig c’est avant tout les troubles d’un jeune homme  adolescent face à ses aspirations intellectuels et  ses attirances physiques. Il est dans un état où l’adolescence moment de virtualité par excellence offre aux individus une grande ambivalence.
Ce film n’est pas à proprement parler un film à considérer comme un film gay.

Verdict

Aujourd’hui, sur la rencontre amoureuse on préférera l’amant ou In the mood for love et pour les autres thèmes du film il existe de nombreux films qui font l’affaire. Ce film a sûrement fait l’évènement lors de sa sortie en salle mais il reste très lent et pour tout dire peut être ennuyeux d’autant que la qualité de l’image est catastrophique. En effet, le transfert de la pellicule sur dvd est très mauvais. Il est difficile de dire si c’est la qualité de la pellicule qui est mauvaise ou si c’est le transfert qui est à revoir.

Il est difficile de dire si c’est la qualité de la pellicule qui est mauvaise ou si c’est le transfert qui est à revoir. La qualité de l’image est pitoyable surtout pour un film tourné en 1979. Si la pellicule d’origine est dégradée il aurait été souhaitable de procéder à une restauration ou alors il faut changer de laboratoire de transfert.

Le son n’est pas génial car l’ambiance sonore du film est plutôt plate et la stéréo basique en surround sur les enceintes avant et centrale est sourde donc il vaut mieux visionner le film en répartissant le son sur toutes les enceintes.

Dans les suppléments seule l’interview de Michel Piccoli est intéressante.

Bonus : (9mn) sans bandes annonces
> Bande annonce du film : (1mn04)
> Interview de Michel Piccoli dans l’émission de Philippe Bouvard « Passez donc me voir » diffusée sur Antenne 2 le 2 janvier 1981 (I.N.A.) (7mn)
>Galerie photo (56 secondes)

Bande annonces :
> L’attaque de la Moussaka géante
> Get your stuff
> La confussion des sentiments
> Beefcake
> Forgive and forget