Croupier

L'histoire :

Un écrivain en mal d'inspiration accepte un travail de croupier dans un casino. Son couple en souffre, mais son inspiration revient. Bientôt une mystérieuse femme vient jouer à sa table.

La critique :

Mike Hodges, le réalisateur de ce film n’en est pas à son coup d’essai. Le croupier et son ambiance ne sont pas sans rappeler la loi du milieu (Get Carter) qu’il réalisa en 1971. Une ambiance nocturne, une histoire de gangsters, dans laquelle brillait Michael Caine. En 1980, il réalisa l’adaptation kitsch de Flash Gordon. Malgré la BO de Queen et son casting flamboyant, le film fit un flop au box-office. Ses films ne font plus vraiment recette. Ce n’est qu’en 1998 que Mike Hodges retrouva le succès, avec le croupier. Un film plutôt passé inaperçu en France, mais dont le succès américain valut à son réalisateur et à son acteur principal Clive Owen de se retrouver 6 ans plus tard pour Seule la mort peut m’arrêter. 

La réalisation du croupier se concentre essentiellement sur Clive Owen, avec une focalisation interne. La voix off de ce croupier agrémente largement le film, et nous propulse dans l’esprit ambigu de ce héros charismatique. La nuit consiste presque en un rôle à part entière. Les rues sombres, les endroits plus ou moins sordides agrémentent le paysage du film. Une fascination pour la nuit qui n’est pas sans rappeler un certain Michael Mann. L’ambiance enfumée, glauque, empreinte de manipulations incessantes font le charme de ce film.

Clive Owen est tout à fait remarquable dans ce rôle d’écrivain en panne d’inspiration qui fait le croupier pour vivre… et qui par ce biais retrouve la flamme. Son style impeccable, son accent si british, son allure très noble de dandy en font un personnage remarquable et attachant. Une performance de tout premier plan, qui joue pour beaucoup dans la qualité de ce film. L’acteur britannique, également servi par un rôle beaucoup plus prenant, prend d’ailleurs largement le dessus sur les seconds rôles. Mis à part la petite amie, les acteurs secondaires ont beaucoup plus de mal à s’affirmer et à trouver leur place dans le film. Peut être pour mieux laisser la vedette à ce croupier fascinant.

Malgré une ambiance remarquable et une interprétation de tout premier plan, un tout petit bémol vient ternir un tant soit peu le film, à savoir son scénario. Si les dialogues (ou monologues) sont bien écrits, on regrettera tout simplement un manque de profondeur concernant l’entourage du héros. Cet état de fait est peut être volontaire, mais le film y aurait sans doute gagné en épaisseur en explorant les différentes facettes de seconds rôles potentiellement passionnants.

Mais ne boudons pas notre plaisir, le croupier procure de vraies sensations de cinéma. Une réalisation irréprochable, un Clive Owen largement à la hauteur du rôle éponyme, une histoire d’écrivain en recherche d’inspiration empreinte de manipulations sordides ouvrant sur un final bien mené… Le croupier est une jolie réussite.

Une image soignée, mais pas totalement convaincante. Les scènes nocturnes ne ressortent pas aussi bien qu'on aurait pu l'espérer.

La seule piste disponible est en anglais. Le master est bien respecté et on apprécie les effets d'ambiance du casino.

Seule une galerie photo et une biographie écrite du réalisateur sont disponibles.

A noter cependant que le film, bien qu'uniquement disponible dans sa version originale, ne nous impose pas les sous-titres. Un point appréciable, surtout que certains éditeurs se refusent à donner accès à une VO sans sous titres.