Drôle de drame

Synopsis

Irwin Molyneux écrit sous le pseudonyme de Félix Chapel des romans policiers fortement critiqués par Archibald Soper, évêque de Bedford, son cousin. Invité à dîner par le couple Molyneux, Archibald trouve très étrange que la femme de son cousin soit absente. Irwin invente toutes sortes de mensonges maladroits pour justifier l'absence de sa femme, qui est en fait aux cuisines à s'occuper du dîner, en raison de la démission de sa cuisinière. Mais Archibald se met à soupçonner son cousin...
Le lendemain, après une nuit passée au domicile d'Irwin Molyneux, il appelle Scotland Yard...

Critique Subjective

Un chef d’œuvre du patrimoine cinématographique français

Une réplique légendaire (« Bizarre, bizarre... »), une interprétation savoureuse, des dialogues étincelants signés Jacques Prévert et la mise en scène de Marcel Carné ont fait de ce film à la fois comique et policier un des monuments du cinéma français. Comédie burlesque et loufoque, ce deuxième film signé par le légendaire tandem Carné / Prévert qui avait dérouté public et critique à l’époque a depuis gagné ses galons de classique du cinéma français, grâce entre autres à son impeccable distribution et à ses répliques passés dans le langage courant.

Le tandem Carné Prévert

Critique acerbe de la bourgeoisie et de l’hypocrisie catholique, ce film a connu une critique violente à sa sortie. Ce deuxième film est né d’une collaboration avortée autour d’un projet intitulé L’ile des enfants perdus, l’histoire d’une révolte dans un bagne d’enfant auquel Prévert tenait particulièrement. Basé sur l’histoire loufoque d’un écrivain écossais, The Lunatic At Large Or His First Offence de J. Storer Clouston, Prévert en gardera que l’aspect burlesque. Tourné en 23 jours, au milieu des tensions entre Louis Jouvet et Michel Simon qui se déteste, on rit néanmoins beaucoup sur le plateau et tout le monde se réjouit de se moquer de la police et des notables. Se basant sur le burlesque du rapport aux objets et un aspect très théâtral et virant légèrement sur le surréaliste, mouvement dont Prévert était proche, ce film est plein de rebondissement et de situations drôles. Rythmé remarquablement et bourré de gags qui font mouche et de réplique culte, Drôle de drame est un bijou à voir et à revoir

Un dernier mot

Roberto Rosselini considérait Carné comme le plus grand metteur en scène européen. Drôle de drame nous le prouve sans faille

L’image est bruitée et grouille quelque peu, de plus les contrastes ont été forcés et ne rendent pas justice au noir et blanc de l’époque et à sa mise en lumière.

Le mono d’origine a été un peu nettoyé de ses sifflantes mais garde un léger écho.

Drôle d'intro (4’53) : Propos liminaires sur un film sans descendance : que s’est-il passé en 1937 dans le domaine du cinéma doublé d’une présentation des protagonistes du film.
Drôles de propos (26’55) : Entretien avec Jean Ollé-Laprune sur la genèse, la réalisation et la postérité du film.
Drôle de visite (24’41)  Anecdotes de tournages par Jean Ollé-Laprune : toujours aussi intéressant ce documentaire appuie ses propos par des extraits du film.
Drôles d'archives (6’38) : Françoise Rosay raconte les débuts de Marcel Carné. Extrait de l'émission Gros Plan du 10 novembre 1956, réalisée par Jean-Marie Coldefy INA Archives
 Bande-annonce originale

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