L’histoire :
Lorsqu’elle se rend dans la maison que lui a léguée sa grand-mère décédée, Karen Baldwin se retrouve confrontée à des phénomènes étranges.
Critique subjective :
Habituellement réalisateur de seconde équipe, Rubi Zack signe son premier long-métrage avec Dark memories (Ring around the rosie), un titre destiné au marché vidéo. Et quoi de mieux qu’un thriller fantastique pour faire ses premières armes en tant que metteur en scène à part entière ? Si ce sous-genre est presque devenu un passage obligé pour tout réalisateur débutant, c’est oublier un peu vite que le fantastique, comme l’horreur, est un courant cinématographique extrêmement exigeant, tant en terme de contenu que sur un plan strictement formel. Convaincu de la facilité de son entreprise et traitant avec mépris le genre auquel il s’attaque, Rubi Zack nous livre un énième thriller fantastique mou du genou et à côté de ses pompes.
Karen Baldwin (Gena Philips, le prototype même de la jeune actrice insipide) vient de perdre sa grand-mère et d’hériter de sa maison. Ne souhaitant pas garder la demeure, notre héroïne se rend sur les lieux afin de faire un peu d’ordre avant la mise en vente. C’est alors qu’elle sera confrontée à des phénomènes étranges … Et voilà pour un pitch ô combien original qui a tout de même nécessité pas moins de quatre scénaristes ! Dès lors, nous allons suivre les faits et gestes d’une Karen qui a peur de tout (trois rats dans une boîte à pain, son petit-ami dans un couloir, un cheval dans le jardin, le vent dans les feuillages et Pierce, le brave gardien campé par Tom « l’acteur connu qui fait bien sur la jaquette » Sizemore) et s’avère d’une maladresse inouïe (la gourde tombe du balcon et manque même de finir au fond d’un ravin !). Comme si une poulette froussarde ne suffisait pas, on nous en rajoute une seconde : Wendy, la sœur. C’est reparti pour de nouvelles scènes de pur remplissage (il ne se passe absolument rien) et le métrage de devenir incroyablement long malgré sa courte durée (quatre-vingt cinq minutes). On souffle donc lorsque survient la fin, un twist faisandé et honteux (plus personne n’ose en faire des comme ça) qui prouve une nouvelle fois que le vague argument fantastique, traité par-dessus la jambe, n’était qu’un procédé bassement mercantile.
D’une platitude confondante, la réalisation est à l’avenant. Exemples de choix de mise en scène : un montage hyper-découpé (et illisible) pour les scènes de cauchemar, ralenti + flou pour les passages de « tension » (avec les énormes guillemets qui s’imposent), le tout étant rythmé par une musique pseudo-menaçante.
Verdict :
Indéfendable, Dark memories est un film pétri de clichés, un de ces thrillers fantastiques sans la moindre volonté créatrice et qui font les beaux jours de la ménagère sevrée au cocktail TF1 / M6. On touche le fond.
Si la qualité artistique du film est extrêmement mauvaise, on ne peut heureusement pas en dire autant de son pressage DVD. Pointus les visuels affichent un joli contraste, une colorimétrie soignée et une compression qui ne s’invite (presque) jamais à l’écran. Très convenable.
Des pistes audio de bonne facture. En VO comme en VF, le rendu sonore global est énergique, bien spatialisé et relativement riche. Canaux surrounds et basses sont bien sollicités. Deux pistes immersives pour un film qui, hélas, ne l’est pas. Doublages français assez médiocres en revanche.
Films annonces (11 minutes) : Terreur sur la ligne, Furtif, Final fantasy VII : advent children, Ultraviolet, L’exorcisme d’Emily Rose, James Bond ultimate edition.