La famille Bundy revient en force dans une saison tout aussi acide que les autres. Bud est toujours à la recherche d’une compagne afin de perdre au plus vite sa virginité, Kelly continue de vivre, loin de la réalité, ses aventures de fille facile, Peg ne cesse de passer ses journées à regarder la télé, et Bud, toujours égal à lui-même recherche inlassablement l’argent facile.
« Mariés deux enfants » est de toute évidence, LA série anticonformiste américaine. Prenant inlassablement à revers les valeurs de la société d’Outre-atlantique, les personnages de la série évoluent chacun comme une opposition directe avec ce qu’ils devraient être, n’hésitant pas souvent à égratigner le légendaire puritanisme américain. La série fourmille de bonnes idées acides pour faire bondir le moindre conservateur américain. Parfois à la limite du mauvais goût, comme celui de prendre le nom de l’un des plus grands tueurs en série que l’Amérique est connue, les scénaristes de la série n’hésitent pas à utiliser la dérision pour mieux affirmer l’utopie de cette société qui feint de croire en des valeurs qu’elle ne met que très rarement en pratique.
Bien avant « South Park », « Mariés deux enfants » percute l’esprit de tout un chacun, avec un ton résolument éloigné de celui que l’on trouve d’habitude dans les séries de ce type. Alors que les « Soap » prônent la bienséance, la ferveur, le rêve américain et la pudeur, la famille Bundy fait voler tout cela en éclat, n’hésitant pas à se faire de l’argent sur le dos d’une œuvre caritative, à rechercher le rapport sexuel plutôt que l’amour, à bafouer les valeurs familials, etc…
L’autre grande idée réside dans le fait d’opposer à la famille Bundy un couple qui lui semblerait susceptible de représenter le rêve américain dans toute sa splendeur. Marcy est une femme toujours bien habillé, maquillé et souriante, pour qui le travail est une valeur indissociable de l’évolution dans notre société. Souvent critique envers le couple Bundy, elle devient d’un coup, le souffre douleur et l’objet de toutes les railleries. Avec son mari (l’ancien comme le nouveau) elle représente tout ce que les Bundy ont toujours détesté.
Une 11ème saison donc en forme de tour d’honneur. Les gags fusent à chaque plan, les allusions aux nouvelles et anciennes vedettes de la télé sont légion. Plus on s’approche des derniers et plus on sent la fin de la série. Pourtant l’ensemble est toujours efficace et l’on se tient toujours autant les côte en assistant aux derniers écarts de la famille Bundy.
En conclusion, une dernière saison qui achève la série en beauté, laissant même quelques nostalgies et certaines frustrations dans l’esprit des spectateurs. Bon vent aux comédiens donc !