La famille Bundy revient en force dans une saison tout aussi acide que les autres. Bud est toujours à la recherche d’une compagne afin de perdre au plus vite sa virginité, Kelly continue de vivre, loin de la réalité, ses aventures de fille facile, Peg ne cesse de passer ses journées à regarder la télé, et Al, toujours égal à lui-même recherche inlassablement l’argent facile.
« Mariés deux enfants » est de toute évidence, LA série anticonformiste américaine. Prenant inlassablement à revers les valeurs de la société d’Outre-atlantique, les personnages de la série évoluent chacun comme une opposition directe avec ce qu’ils devraient être, n’hésitant pas souvent à égratigner le légendaire puritanisme américain. La série fourmille de bonnes idées acides pour faire bondir le moindre conservateur américain. Parfois à la limite du mauvais goût, comme celui de prendre le nom de l’un des plus grands tueurs en série que l’Amérique ait connue, les scénaristes de la série n’hésitent pas à utiliser la dérision pour mieux affirmer l’utopie de cette société qui feint de croire en des valeurs qu’elle ne met que très rarement en pratique.
Bien avant « South Park », « Mariés deux enfants » percute l’esprit de tout un chacun, avec un ton résolument éloigné de celui que l’on trouve d’habitude dans les séries de ce type. Alors que les « Soap » prônent la bienséance, la ferveur, le rêve américains et le puritanisme, la famille Bundy fait voler tout cela en éclat, n’hésitant pas à se faire de l’argent sur le dos d’une œuvre caritative, à rechercher le rapport sexuelle plutôt que l’amour, à bafouer les valeurs familial, etc…
L’autre grande idée réside dans le fait d’opposer à la famille Bundy un couple qui lui semblerait susceptible de représenter le rêve américain dans toute sa splendeur. Marcy est une femme toujours bien habillée, maquillée et souriante pour qui le travail est une valeur indissociable de l’évolution dans notre société. Souvent critique envers le couple Bundy, elle devient d’un coup le souffre douleur et l’objet de toutes les railleries. Avec son mari (l’ancien comme le nouveau) elle représente tout ce que les Bundy ont toujours détesté.
Cette saison 7 est donc une nouvelle façon de retrouver cette famille déjantée aussi vulgaire que cynique. Pourtant après 6 années, de bons et loyaux services on pouvait s’attendre à un essoufflement de la série, et il n’en n’est rien. L’humour potache et acide fonctionne toujours aussi bien, et l’on s’approche toujours aussi dangereusement des limites du raisonnable. La famille Bundy, Al en tête, malgré une évidente prédisposition à l’antipathie reste toujours aussi attachante.
Même si certains épisodes sont moins savoureux que d’autres, on pourra quand même noter des petits moments d’anthologie, comme l’épisode 10 où Al se pose des questions sur sa propre mort, ou encore l’épisode 18 dans lequel Peg imagine sa famille dans une histoire de pirate.
En conclusion, une saison 7 aussi savoureuse que les précédentes, et l’on s’attache une fois de plus aux personnages de cette famille, aussi détestables que cruels.