L’histoire :
Des phénomènes étranges se produisent autour d’une communauté religieuse hittite installée au Texas.
Critique subjective :
Vaste sujet que le cas Wes Craven. Un indéniable attachement au genre allié … à une distanciation quasi-systématique (de l’accroche de La dernière maison sur la gauche, « It’s only a movie », au second degré référentiel d’un Scream castrateur). Un réalisateur controversé pour une filmographie paradoxale, ambiguë, voire schizophrène. C’est au début de celle-ci que s’insère Deadly blessing (La ferme de la terreur – 1981), film de commande qui prend place derrière les quatre premiers longs-métrages de Craven (La dernière maison sur la gauche, La colline a des yeux, le téléfilm L’été de la peur et le documentaire The evolution of snuff).
Pour mettre en boîte La ferme de la terreur, Wes Craven obtient un budget relativement confortable, une équipe technique de qualité (dont James Horner au score) et un casting correct (auquel figurent le vieux briscard Ernest Borgnine, le mutant Michael Berryman et une Sharon Stone débutante). Et nous voilà partis pour une série de meurtres et autres accidents étranges qui surviennent autour d’une communauté hittite installée au fin fond des Etats-Unis. Craven saisira l’occasion pour dénoncer vaguement certaines dérives religieuses (voir la scène où le patriarche inflige un douloureux châtiment corporel à un jeune garçon) mais le scénario s’avèrera peu captivant (on déplore un gros manque de tension) et l’argument fantastique très limité (excepté lors de la toute dernière scène). Ce faisant, l’ensemble ressemble beaucoup plus à un thriller rural mollasson qu’à une série B purement fantastique. La ferme oui, la terreur non.
Verdict :
Film fantastique de petite envergure, La ferme de la terreur trouve son peu d’intérêt en tant que chapitre relativement méconnu d’une filmographie controversée.
Une image loin d’être parfaite mais qui assure néanmoins des conditions de visionnages acceptables (rien de honteux donc). Le master se montre en effet un peu sale (menus défauts de pellicule) et granuleux. La colorimétrie manque de soin, l’encodage de discrétion. L’ensemble demeure toutefois acceptable pour un petit budget avoisinant les trente ans d’âge.
Un son aux caractéristiques voisines de celles de l’image : rien de transcendant, mais un rendu global acceptable. Les pistes se montrent relativement claires et vaguement dynamiques. Format mono oblige (VO et VF), la spatialisation est plus que limitée.
Les films d’horreur par Laurent Preyale (28 minutes) : Un bonus sans rapport direct avec le film. Académique dans le fond (les lieux communs sont légion) et trop heurté dans la forme (montage rapide bourré d’extraits de films), le supplément ne fonctionne jamais. Un tour d’horizon beaucoup trop saccadé et souvent décousu (le portrait de Lugosi tombe comme un cheveu sur la soupe).