La colline a des yeux 2

L’histoire :

En route pour une course de moto, des jeunes gens tombent en panne d’essence dans le désert et deviennent les proies d’une famille de mutants cannibales.

Critique subjective :

Adaptation libre d’un fait divers ancien, La colline a des yeux, second long-métrage de Wes Craven, a longtemps bénéficié d’une réputation usurpée de chef d’oeuvre. Avec les années et le recul, impossible d’y voir un titre transcendant mais, tout au plus, un honnête survival oscillant entre le bon et le moyen (et en tout cas infiniment moins réussi que la version du duo Aja / Levasseur). Sa suite, La colline a des yeux 2, a, en revanche, toujours été considérée comme un mauvais film, sinon un infâme navet. Lorsque l’on constate que le premier opus ne correspond pas à sa réputation, on se prend à nourrir l’espoir que le second soit moins catastrophique qu’annoncé. Que nenni.

Huit années séparent The hills have eyes de sa séquelle (les films sont sortis respectivement en 1977 et 1985). Il en va de même pour les deux intrigues. Wes Craven prend donc bien soin de multiplier les flash-backs afin de raccorder avec le métrage précédent. C’est ainsi que même le chien Beast, berger allemand rescapé des premières (més)aventures, a droit au sien ! Pour renforcer davantage la filiation entre les deux titres (à moins que ça ne soit par pure paresse intellectuelle ...), le réalisateur scénariste n’accouche que d’un décalque de l’histoire précédente, la caravane étant remplacée par un bus scolaire et la famille par un groupe de jeunes gens devant participer à une course de MotoCross (ce qui nous vaudra des poursuites en deux roues). Quelques personnages sont de retour comme Pluto (Michael Berryman, mutant à la ville comme à la scène) et Rachel, soit l’ex-sauvageonne Ruby, devenue désormais une femme socialement adaptée (un personnage qui aurait pu donner lieu à des développements intéressants, ce qui n’est hélas pas le cas). Nouveaux venus : Le Faucheur (le père de Papa Jup’) et toute une tripotée de jeunes gens énervants qui, perdus au milieu de nulle par et menacés par des tueurs mutants, ne pensent qu’à plaisanter (blagues de potaches et « fausses alertes » sont légion). C’est donc un humour déplacé qui vient s’insérer dans de longues plages à vide également ponctuées de grands moments Z (une femme décide de se doucher dehors et en pleine nuit alors que la mort rôde !). Des passages tendus comme dans le premier volet, il n’y en a ici aucun.

Verdict :

On l’aura compris, The hills have eyes part 2 n’apporte rien (sauf sûrement quelques espèces sonnantes et trébuchantes dans la besace de Wes Craven); son final, quasi-identique à celui du film de 1977, l’atteste avec force. Espérons que Craven et son fils Jonathan auront été plus inspirés pour rédiger la suite du remake de La colline a des yeux, un métrage que réalisera Martin Weisz.

Une qualité vidéo tout juste moyenne, et encore. Cette suite est un petit film fauché datant de plus de vingt ans et cela s’en ressent à l’image. Grain, scories sur le master, couleurs fades et définition parfois un peu approximative sont ainsi de la partie. Seule la définition, indécelable à l’écran, s’en tire haut la main.

Deux pistes correctes mais sans plus. Le Dolby Digital 2.0 ne brille pas par sa clarté mais déploie une bonne énergie et propose un dosage correct entre voix, effets sonores et musique. Les doublages français n’étant guère reluisants, on conseillera de se tourner vers la VO.

 

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