L’histoire :
Emménageant dans l’appartement de son compagnon, Marie va sentir que l’immeuble dans lequel elle vient de s’installer renferme certains secrets.
Critique subjective :
Ecrit et réalisé par Pieter Van Hees, Left bank (Linkeroever) est le premier long-métrage de son auteur. Si elle nous parvient avec trois ans de retard et sous forme de DTV, cette production flamande n’en est pas moins précédée d’échos positifs et auréolée du prix du meilleur long-métrage au festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFFF).
Après une brève et mystérieuse ouverture (qui prendra tout son sens à la fin du métrage), Left bank s’intéresse à Marie, jeune femme de vingt-deux ans bien partie pour devenir une championne olympique de course à pied. Soudainement victime d’un mal étrange (virus ? fatigue excessive ?), la voilà tenue d’observer un repos forcé d’un mois, une préconisation médicale oblitérant ses chances de participer à un championnat crucial pour sa carrière sportive. Au cours de ce break imposé, elle tombe amoureuse de Bobby, avec lequel elle s’installe rapidement. Jadis occupé par une jeune femme disparue, l’appartement de Bobby, ainsi que tout l’immeuble, dégage une sorte d’aura perturbante qui va intriguer Marie. Un folklore étrange, lié à l’histoire de ce quartier d’Anvers, s’apprête à refaire surface.
Lorsqu’il s’agit d’appréhender une œuvre étrange, il est souvent tentant d’essayer de la rapprocher de quelque chose d’existant, de clairement « identifié ». Dans le cas de Left bank, on pourrait évoquer le Cronenberg des débuts (Frissons, Rage), le Polanski de Rosemary’s baby, quelques films de David Lynch et même un certain cinéma fantastique nippon. Flatteuses, ces comparaisons peinent toutefois à décrire pleinement le premier long de Pieter Van Hees. Difficile en effet de caractériser une création à part. Un film sombre, froid, cadré avec une précision chirurgicale et magnifiée par une sublime photographie (voir comment une architecture urbaine tout à fait commune devient sacrément angoissante à l’image). Un métrage à l’atmosphère bizarre qui trouble de façon insidieuse, dérange en distillant un malaise impalpable et pourtant bien présent, surprend avec une conclusion inattendue.
Verdict :
Sans s’imposer comme un chef-d’œuvre du genre, Left bank a déjà l’immense mérite de proposer un fantastique original et de démontrer que le cinéma belge a beaucoup mieux à offrir que les frères Dardenne.
Une restitution visuelle de haute volée. Un format respecté, un master impeccable et surtout une photographie traitée avec les meilleurs égards. Superbes et racés, les visuels du film sont particulièrement soignés par cette édition DVD. L’encodage remporte aussi les suffrages, la compression étant totalement invisible à l’écran.
Des pistes 2.0 qui emportent l’adhésion. Si l’on aurait préféré découvrir le métrage en format 5.1, on appréciera ce stéréo très efficace, à la fois limpide, précis et énergique. Bon équilibre entre voix, effets et musique, particulièrement sur la piste flamande.
- Filmographie : Pieter Van Hees.
- Dossier sur le cinéma fantastique belge (4 minutes) : Un simple texte déroulant … voici donc un supplément d’un autre temps. S’il pêche par une forme désuète, le bonus ne brille pas non plus par son contenu (pour un dossier axé sur le fantastique, on repassera).