L’histoire :
S’installant dans la vieille bâtisse dont il vient d’hériter, un avocat cartésien va être confronté à des phénomènes étranges.
Critique subjective :
S’essayer au film de maison hantée, c’est bien souvent faire preuve d’un certain mépris vis-à-vis du sous-genre en question. L’exercice, de par son caractère résolument balisé, est considéré comme facile, ce qui n'est clairement pas le cas. Quant au réalisateur qui l’aborde avec dédain, il se croit investi du génie qui permettra de renouveler un schéma usé jusqu’à la corde. Dans la majorité des cas, le résultat s’avère désespérément raté. Pour un 100 Feet (dernière réussite indéniable en la matière), combien de purges innommables ? Pas facile de faire du neuf avec du vieux.
En 2009, Tennyson Bardwell tente pourtant l’aventure de la vieille bâtisse maudite avec son deuxième long (qu’il écrit, produit et réalise) : The skeptic. Nous parvenant sous forme de direct-to-video, le métrage fleure moins la pépite inconnue que le fond de tiroir honteux. Certains signes ne trompent pas. Ici, on nous sert un casting pseudo-classe (un ancien sidekick blagueur du Chêne autrichien, un transfuge de la petite lucarne et la schtroumpfette de Cameron) et les sempiternels avis positifs pêchés on ne sait où. Toujours est-il qu’avec un titre pareil (même pas adapté pour le public franchouillard), on se dit que la maison du diable a peut-être tout simplement un problème de fosse …
Brian Becket, avocat froid et toujours sûr de lui (en un mot : agaçant), hérite d’une maison dans laquelle il devient témoin de phénomènes surnaturels (chuchotements, apparitions, lunette des toilettes relevée, etc.). Un cartésien confronté directement au paranormal, le titre prend alors tout son sens (sic). Si l’intrigue est éculée, Tennyson Bardwell va pourtant essayer de l’étoffer par tous les moyens : opposition entre science et croyance (ramassage des copies dans quatre heures), sous-texte religieux lourdaud et résurgence d’un drame familial sur fond d’enfance maltraitée. De quoi rendre plus « respectable » cette histoire de demeure hantée. Bref, si le genre est bel et bien pris de haut, le produit fini, bavard, interminable et pas effrayant pour deux sous, n’en est pas meilleur pour autant.
Niveau « emballage », Tennyson Bardwell ne fait pas mieux. Pantouflarde, la mise en scène est souvent brouillonne (un joyeux Bardwell ?) et cède régulièrement à l’effet facile (jump scares pour réveiller le spectateur assoupi ?), lorsqu’elle ne verse pas dans le pompage foireux (final lorgnant lourdement du côté de Kiyoshi Kurosawa). Fade, la photographie achève le rendu téléfilmesque de la chose.
Verdict :
« Oserez-vous franchir la porte ? ». On le déconseille.
Commençons par signaler un bug de mixage sur la VO, bug qui induit une répartition sonore incongrue au niveau des deux enceintes latérales avant (voix côté gauche, effets côté droit … curieux !). Dommage de ne pouvoir profiter pleinement de la version originale, pourtant mieux équilibrée dans l’absolu. Dotée de doublages pas terribles, la piste VF a au moins le mérite d’être épargnée par cette coquille, dont on espère qu’elle a été corrigée avant un pressage en masse.