L’histoire :
Deux bandes rivales possédant robots géants et armes ultra perfectionnées vont se lancer à la recherche d’une pierre aux propriétés magiques.
Critique subjective :
Réalisateur controversé, stakhanoviste de la pellicule (rien que depuis 2000, il a mis en boîte une bonne trentaine de longs-métrages), Takashi Miike est un cas à part, un phénomène cinématographique à lui tout seul. Après avoir signé des œuvres aussi variées que Bird people from China, Dead or alive, Visitor Q, Audition, Ichi the killer, l’homme reste insaisissable mais constant dans sa productivité et sa capacité à surprendre (il surgit toujours là où on ne l’attend pas). En 2009, il dirigeait Yatterman (Yattâman), ajoutant un nouveau titre à une filmographie qui donne le tournis à IMDb. Important succès cinématographique dans son pays d’origine (le Japon), le film nous parvient en différé et sous forme de DTV.
A l’origine de Yatterman, on trouve une série TV d’animation nippone datant de la fin des années soixante-dix (108 épisodes diffusés entre 1977 et 1979) et « remakée » récemment (60 épisodes diffusés en 2008 et 2009). Voilà pour le matériau de base. En débutant le visionnage de la version cinématographique live, le spectateur non-japonais (signalons que la série n’a quasiment jamais été exportée en dehors de l’archipel) est pour le moins décontenancé (pas l’ombre d’une introduction), littéralement parachuté au cœur de l’action et dans un univers à priori bien établi mais dont il ne connaît absolument pas les codes. Heureusement, quelques scènes explicatives (présentant notamment les principaux personnages) surviennent au bout de dix minutes (ouf !). On y verra ensuite un peu plus clair, même si certains éléments resteront pour le moins nébuleux, à commencer par le background (post-apocalyptique ? futuriste ? alternatif ?). Un certain hermétisme, particulièrement prégnant au début, se fera donc sentir tout au long du métrage.
Interviewé sur le plateau lors des premiers jours de tournage, Miike faisait part de sa note d’intention : « Je compte […] augmenter le tempo au niveau de la réalisation, en me lâchant à tous les niveaux. C’est pourquoi si personne ne freine rapidement notre équipe, ça s’annonce terrible pour la Nikkatsu [le studio japonais produisant le métrage, NDA] ». Au vu du résultat final, on subodore que personne n’a freiné le réalisateur et son équipe. Ultra coloré, très pop, gavé d’effets spéciaux (plus ou moins réussis), Yatterman affiche surtout une énergie débordante et un côté bordélique caractéristiques du cinéma de Miike. On imagine le cinéaste japonais s’amuser comme un fou avec des personnages théâtraux, des méchas aux allures de jouets, des mini robots à foison et de l’humour débile, sans oublier un passage chanté et même une séquence en animation. Gros gloubi boulga résolument autre, Yatterman se montre néanmoins rapidement répétitif et fatiguant (d’autant plus que les enjeux narratifs laissent de marbre). On se demande également quelle est la cible visée par le film : grand public ? fans de mangas ? enfants (on a parfois la sensation que Miike nous fait son Spy kids) ? Mystère.
Verdict :
S’il est sans doute son plus gros film à ce jour (la production semble avoir lâché un bon paquet de yens), Yatterman se classe néanmoins comme une œuvre mineure dans la filmographie de Takashi Miike.
- Bande annonce japonaise (1 minute).
- Interview du réalisateur Takashi Miike (1 minute) : Supplément très court dans lequel le cinéaste évoque le travail d’adaptation.
- Interview de Shô Sakurai (6 minutes) : L’acteur principal revient sur le challenge que représente l’incarnation d’un personnage animé populaire.
- Interview du créateur de Yatterman (2 minutes) : Hiroshi Sasagawa (qui fait une petite apparition dans le film) nous fait part de sa joie de découvrir sa création en version live.
- Promotion au festival de Cannes (2 minutes) : Bande promo destinée à vendre Yatterman au marché du film.
- Making of (7 minutes) : Cinq modules très courts (jamais plus de deux minutes), trop courts pour véritablement nous apprendre quelque chose …