L’histoire :
Devant élever seule la petite fille qu’elle vient de mettre au monde, Madelaine Matheson va se rendre compte que son bébé a des besoins alimentaires particuliers.
Critique subjective :
Prix du jury au Festival de Gérardmer 2009, Grace est le premier long-métrage écrit et réalisé par Paul Solet. Il fait suite à une répétition en format court, déjà intitulée Grace, emballée trois ans plus tôt.
Le film s’intéresse à Madelaine, femme enceinte dont le mari décède lors d’un accident de voiture. Semblant cernée par la mort, elle donnera naissance à un enfant sans vie qui, contre toute attente, se mettra à respirer quelques longues minutes plus tard. Troublant. D’une nature étrange (zombie ? vampire ?), le bébé, une petite fille dénommée Grace, aura tendance à attirer les mouches et à préférer l’hémoglobine au lait maternel. Végétalienne convaincue, Maddy devra se résoudre à lui concocter des biberons de sang. Question de survie.
S’il exploite l’angoisse liée à l’accouchement et la peur de perdre un nouveau-né, Grace joue surtout sur l’inversion des valeurs, soit la dichotomie, chère au cinéma horrifique, entre une apparence bienveillante et une nature effrayante. Une figure particulièrement usitée avec des personnages d’enfants. Le village des damnés, Les innocents, Les révoltés de l’an 2000, La malédiction ou encore The children en témoignent. Ici, le concept est repris d’une façon légèrement différente. Si le bébé possède bien une apparence normale qui contraste avec des besoins nutritionnels dérangeants, ce n’est pas lui qui commet des actes terribles. Seule sa mère passe à l’action et c’est en cela que Grace fait preuve d’une certaine originalité. Ce qui intéresse Paul Solet, ce n’est pas tant le rejeton amateur de liquide carmin que sa mère, une femme seule, prête à tout pour protéger sa progéniture et qui s’emmure chaque jour un peu plus dans la folie. Si l’on pense à Polanski, c’est Répulsion, davantage que Rosemary’s baby, qui nous vient à l’esprit. A la clé, une ambiance assez malsaine que le réalisateur aura la bonne idée d’opposer à des visuels doux, chatoyants, sensuels. Contraste garanti.
Verdict :
D’une tonalité assez originale, Grace n’en est pas moins quelque peu hermétique. Une œuvre étrange à défaut d’être inoubliable.
Un rendu satisfaisant. L’esthétique particulière du métrage, lumineuse et colorée, est respectée par cette édition DVD. A noter que la granularité très prononcée et le rendu peu précis sont inhérents à l’œuvre et ne sauraient être imputés à l’éditeur. Discrète, la compression s’en sort avec les honneurs.
Quatre pistes au choix avec du 2.0 et du 5.1 en français et en anglais. Un résultat global assez médiocre. Dans les deux formats, les pistes manquent de précision, d’énergie et d’ampleur. Décevant. Plus équilibrée, la version originale s’en sort mieux et nous évite des doublages d’une qualité moyenne.