L’histoire :
De passage à Berlin pour voir son ancienne petite-amie, Michael assiste à la propagation d’un terrible virus et trouve refuge dans un vieil immeuble.
Critique subjective :
Avec son premier long-métrage, Marvin Kren décide d’œuvrer dans un genre peu illustré en Allemagne : l’horreur. C’est ainsi que naîtra Berlin undead (Rammbock), le premier vrai zombie movie d’outre-Rhin.
Bref huis-clos emballé avec des moyens limités (un budget de deux cent mille dollars et un tournage de treize jours), Berlin undead est une réussite artistique qui en remontre à des productions bien plus cossues. L’alchimie est là. Amenée simplement (quelques plans en plongée sur une cour d’immeuble), l’ambiance apocalyptique est des plus probantes. Une pure atmosphère de déliquescence, de fin de civilisation. Bénéficiant d’un scénario bien ficelé et d’une mise en scène pertinente, le film a aussi le don d’exploiter à merveille la topographie de son unique décor (un vieil édifice berlinois), l’intrigue progressant de concert avec l’exploration des lieux (on songe ainsi à un certain [REC]).
S’il ne révolutionne pas le film de zombies, Rammbock apporte néanmoins sa pierre à l’édifice en définissant des règles intéressantes en matière de contagion (le virus reste en sommeil tant que le taux d’adrénaline est maîtrisé) et au niveau du comportement des infectés (ils repèrent leurs proies grâce au son et craignent la lumière intense). Des éléments simples mais employés de façon très efficace. Une constante dans le métrage.
Au-delà de ses aspects purement horrifiques, Berlin undead est aussi une captivante histoire de survie habitée par des personnages crédibles dans leur côté quotidien. Bien écrits et bien interprétés, ils révèlent souvent une épaisseur inattendue. Doté d’une charge émotionnelle rare, le final souligne avec panache que Rammbock n’est pas qu’un basique film de monstres, il possède aussi un cœur battant.
Verdict :
Zombie movie pas tout à fait comme les autres, Berlin undead est une œuvre à découvrir.
Une bonne qualité d’image. Tourné avec une caméra Red puis post-traité afin de présenter un aspect plus rugueux, le métrage bénéficie d’un pressage DVD soigné. Le rendu est fidèle aux intentions du réalisateur. On retrouve ainsi une photographie assez morne et une granularité particulière. Discrète, la compression ne gâche rien.
Deux pistes de bonne tenue. Techniquement valable, la VF (2.0) est néanmoins à éviter en raison de doublages calamiteux. Plus enveloppante et plus énergique (format 5.1 aidant), la piste allemande la surclasse à tous les points de vue et offre une belle immersion auditive.
- Interview de Marvin Kren et Benjamin Hessler (8 minutes) : Le réalisateur et le scénariste évoquent la genèse du film, la durée du métrage et leurs influences dans un bonus classique mais bien fait.
- Court-métrage Zombiefication (7 minutes) : Aussi sympathique soit-il, ce court de Stefan Lukacs affiche un concept qui s’essouffle très vite. Lassant malgré la durée réduite.
- Court-métrage Paris by night of the living dead (12 minutes). Voici le fameux court de Grégory Morin dans lequel un couple fraîchement marié extermine des cadavéreux et dézingue les grands monuments de la capitale. Fun mais limité.
- Making of (16 minutes) : Images du tournage émaillées d’interviews. Un bonus pas déplaisant mais assez pauvre en informations, surtout après visionnage de l’interview de Marvin Kren et Benjamin Hessler.
- Film annonce (2 minutes).