L’histoire
Tête de turc de ses camarades, un jeune homme va trouver dans la pratique du satanisme l’instrument de sa vengeance.
Critique subjective
Premier long-métrage d’Eric Weston, Messe noire (Evilspeak) propose une formule incongrue dans la mesure où il conjugue pratiques archaïques (les rites de magie noire) et outils modernes (l’informatique grand public, alors à ses balbutiements).
L’intrigue de Messe noire se focalise sur Coopersmith (Clint Howard, la vingtaine, des kilos en trop et une parfaite tête de benêt), jeune recrue d’une école militaire où il est le souffre-douleur de ses camarades. S’aidant d’un ordinateur pour communiquer avec des forces obscures (!), Cooper-bite (c’est son sobriquet) va ainsi trouver le moyen de se venger de ses tourmenteurs. Si la filiation avec Carrie ne laisse aucun doute, on notera cependant que Coopersmith ne possède jamais le côté touchant de Carrie White (du début à la fin, il demeure l’archétype du petit gros agaçant) et que le métrage d’Eric Weston n’a aucunement le panache visuel du film de De Palma. Bien au contraire, Messe noire serait plutôt du genre désastre pelliculé. Inoffensif, cheap (décorum de pacotille, bande originale pleine de « Satanas ! ») et un brin risible (certains passages sont involontairement hilarants). Si le film fait peur, c’est uniquement en raison de sa médiocrité.
Rapidement, le spectateur n’a plus aucun espoir que vienne un moment salvateur. Et pourtant, il surviendra. Brusque rupture de ton à une dizaine de minutes du générique de fin. Le métrage devient alors furieux, gore, fébrile. Cataclysmique, dantesque, dément. Une dernière séquence bienvenue qui, si elle ne suffit pas à faire de Messe noire un bon film (ni à en justifier le visionnage à elle seule ...), parvient tout de même à relever le niveau, évitant au métrage de finir comme le navet annoncé. En l’espèce, c’est déjà beaucoup.
Verdict
Ne se réveillant malheureusement qu’à la toute fin, Messe noire s’impose comme un film horrifique dispensable.
L’édition DVD de Messe noire ou quand un transfert médiocre devient réjouissant. Imparfait à bien des égards (définition perfectible, défauts de pellicule, détériorations dues à l’œuvre du temps, etc.), le rendu visuel a cependant le mérite de nous proposer une expérience façon madeleine de Proust. Avec cette restitution, on se retrouve projeté dans le passé, ramené au temps des séries B empruntées en VHS au vidéoclub du coin. Si l’image fait donc pâle figure face aux canons techniques actuels, elle procure néanmoins un moment nostalgique assez précieux. Le cachet d’époque est là, sans doute très proche de ce qu’il était au moment de la sortie du film.
Même constat que pour l’image. Les deux pistes DD 2.0 proposent un rendu sonore old school, frontal et plutôt criard. Là encore, on peut s’offusquer du résultat ou en apprécier la petite magie. A chacun d’en juger.